Pôle Emploi enregistre un doublement des demandes liées aux radiations par rapport à 2019
Les demandes liées aux radiations des fichiers de Pôle Emploi représentent 11% des 34.924 demandes adressées aux médiateurs de Pôle Emploi en 2021, soit deux fois plus qu'en 2019, indique le Médiateur national, Jean-Louis Walter.
En 2021, il y a eu 34.924 demandes de médiation, contre 34.685 en 2020, «dans un contexte de crise sanitaire persistant et d'évolutions réglementaires incessantes, facteurs d'instabilité». Ces chiffres sont à relativiser au regard du nombre d'inscriptions, 6.271.000, et des demandes d'allocation, 7.786.546.
Les demandes liées à l'indemnisation représentent la plus grosse part des saisines (53%). «Les changements incessants de la réglementation de l'assurance chômage et la non prise en compte de nos préconisations y sont pour quelque chose», grince le Médiateur.
Quant aux «demandes liées aux radiations (recherches d'emploi insuffisantes et absence à rendez-vous)», elles «doublent par rapport à 2019». Les médiateurs constatent par ailleurs «que ces sanctions deviennent de plus en plus sévères, avec un usage fréquent des radiations de six mois et surtout suppression définitive du revenu de remplacement». «Au regard des circonstances, certaines de ces sanctions semblent véritablement disproportionnées, tant dans leur gravité que dans leurs conséquences», écrit Jean-Louis Walter. Selon lui, la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 «a semblé répondre à cette préoccupation mais dans les faits, plutôt que d'assouplir, elle a rigidifié les pratiques en les enfermant dans un barème plus sévère encore et en fournissant une légitimité nouvelle aux postures excessives».
Les décisions de radiation «doivent prendre en compte la situation spécifique de la personne, pour appliquer une sanction juste, fondée sur des faits et non sur l'application mécanique d'un barème», préconise-t-il, selon Le Figaro.