RDC : Intensification des combats à l’est et déplacement massif des habitants
Depuis le début de l'année, la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), connaît une recrudescence des affrontements armés.
La rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, a lancé une offensive contre les forces armées congolaises (FARDC) dans le territoire de Masisi, provoquant des déplacements massifs de populations civiles, rapporte Humanité.
La situation, déjà instable depuis plus de deux décennies, s’est aggravée depuis le 2 janvier.
Les combats, impliquant l’usage d’armes lourdes, touchent la chefferie de Bashali et plusieurs localités environnantes, notamment Katale, Kahira, Busoro et Buhimba.
Ces attaques ont poussé des milliers de personnes à fuir leurs villages, cherchant refuge dans des zones voisines comme le territoire de Walikale.
Selon des sources locales, le M23 cible stratégiquement la ville de Masisi, un important carrefour administratif et économique de la région. Ce conflit, bien qu’alimenté par des ambitions territoriales, s’enracine aussi dans des enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources minières et des terres fertiles du Nord-Kivu.
Un rapport des Nations unies publié en 2024 a révélé la présence de 3 000 à 4 000 soldats rwandais en RDC, accusés de soutenir militairement le M23. Cette ingérence a été dénoncée comme une violation de la souveraineté congolaise, le rapport pointant la responsabilité du Rwanda dans les actions du groupe rebelle.
Malgré les tentatives de médiation, notamment par l’Angola, les pourparlers entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagamé n’ont pas abouti. Le sommet prévu en décembre à Luanda a été annulé, laissant peu d’espoir pour une résolution rapide du conflit.
Pendant ce temps, les populations locales continuent de subir les conséquences d’un conflit qui semble s’éterniser, pris entre les affrontements armés et l’exode forcé.