La RDC seul pays au monde à abriter l’okapi
Les Congolais ont sûrement vu plus d’okapis sur leurs billets de banque que dans la forêt.
L’animal est si rare et si discret que ceux qui ont pu le croiser dans les forêts tropicales d’Ituri, dans le nord-est du pays, où l’espèce est endémique, sont des privilégiés.
« Je suis chanceux, reconnaît Berce N’Safuansa, qui gère le projet okapi de l’ONG Wildlife Conservation Global au sein de la Réserve de faune à okapis, créée en 1992 et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco cinq ans plus tard. C’est fantastique, vous ne pouvez pas imaginer l’enthousiasme qu’on a d’être en face d’un okapi ! »
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Et pour cause ! Avec sa tête de girafe (il est, avec la girafe, l’une des deux seules espèces encore vivantes de la famille des giraffidés), son corps d’antilope, les pattes avant et l’arrière-train rayés noir et blanc comme un zèbre, et son coup de langue phénoménal (40 centimètres de long), l’okapi est un animal plein de mystères, quasi mythique, surnommé parfois la licorne africaine.
Unique au Congo-Kinshasa, mondonga (okapi en lingala) n’a été découvert par un explorateur européen qu’à la toute fin du 19e siècle.
En 1901, il est scientifiquement nommé Okapia johnstoni. Il s’agit d’un des trois derniers mammifères recensés dans le monde. Mais depuis bien longtemps, l’okapi était connu des populations locales.
« Ici, nous avons par exemple la communauté locale des Mbuti, les pygmées : pour elle, l’okapi représente un ami de leurs ancêtres.
C’est donc un animal qu’il faut protéger, qu’il ne faut pas tuer pour sa viande ou pour un quelconque besoin », explique Berce N’Safuansa.
L’okapi tient une place à part parmi la riche faune qu’abrite le Kinshasa.
« C’est un animal d’une importance capitale, poursuit Berce N’Safuansa, à cause de la valeur exceptionnelle et universelle qu’il représente :
une espèce unique, rare, irremplaçable, qui ne vit à l’état sauvage qu’en République démocratique du Congo. »
Si rare que l’espèce est menacée : en danger, selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
« Dans un avenir proche, prédit Berce N’Safuansa, cette espèce se retrouvera dans la catégorie probablement la plus élevée, le risque d’extinction, avec des effectifs en baisse. »
Les principaux prédateurs de l’okapi ? Les léopards et les humains. L’habitat naturel du ruminant est chaque jour menacé par les activités humaines illégales.
Berce N’Safuansa pointe « les braconnages armés, en quête de la peau de l’okapi, de sa viande, de sa graisse, de ses os, tellement recherchés aujourd’hui sur le marché noir.
À cela, il faut ajouter la perte des habitats naturels ainsi que la présence de groupes de milices et de mineurs illégaux dans et autour de la réserve. »
Les milices armées qui sévissent dans la région n’épargnent personne, ni les okapis ni les humains.
Il n’existe pas de recensements récent et scientifique de la population d’okapis, compte tenu des difficultés du terrain et de la grande discrétion de cet animal solitaire.
On estime seulement qu’il ne reste, à l’état naturel, que plusieurs milliers d’okapis selon rfi .