Roland Garros 2023 : COUP DE TONNERRE ! Medvedev éliminé au premier tour
Issu des qualifications, émargeant à la 172e place mondiale, Thiago Seyboth Wild, 23 ans, n'avait rien d'une terreur capable d'inquiéter la tête de série n°2.
Sauf que le Russe affrontait un spécimen rare du circuit puisque le vainqueur de l'US Open juniors 2018 (tombeur de Lorenzo Musetti en finale) disputait son 44e match de la saison... et le 44e sur terre battue.
Cela s'est fait remarquer puisque le Brésilien a signé un exploit en arrachant la victoire au terme d'une rencontre riche en rebondissements (7-6 [5], 6-7 [6], 2-6, 6-3, 6-4).
Pareil spécialiste exclusif, c'est devenu rare de nos jours. Et son expertise en matière de jeu sur ocre s'est illustrée dans les rafales de vent qui chahutaient le court Philippe-Chatrier et agaçaient sérieusement un Medvedev incapable d'installer son jeu métronomique en pareilles conditions.
Souvent pris de vitesse par les cartouches en coup droit du Brésilien, dont le poignet délié rappelle les gifles de son illustre compatriote Gustavo Kuerten, et contraint de faire l'essuie-glace loin de sa ligne, Medvedev a constamment subi le jeu.
Sa défaite en cinq manches en dit long sur le chemin qu'il lui reste à parcourir pour dompter enfin une surface qui n'est pas devenue sa meilleure amie en dépit de sa victoire au Masters 1000 de Rome.
On ne donnait pas cher de sa peau quand Seyboth Wild, premier set en poche après un tie-break maîtrisé (7-5), se procura deux balles de deux manches à rien dans le deuxième jeu décisif de la rencontre. Servant à 6 points à 4, il fit alors un joli cadeau au Russe, en catapultant dans les tribunes un coup droit décroisé derrière une première balle qui lui avait ouvert le court.
Sur la deuxième, il abrégea un échange de 20 coups de raquette par un nouveau coup droit dévissé. Il n'en fallait pas tant au n°2 mondial pour égaliser après 2h09 d'inconstance et demander du soutien au public depuis sa chaise, lors du changement de côté.
Medvedev le gratifia d'un break d'entrée au troisième set qu'il laissa filer aussitôt à 2-1 après un jeu catastrophique, ponctué d'un smash pénalty dans les bâches et d'une double faute très loin des limites du carré de service, en raison d'un vent persistant auquel il ne parvenait décidément pas à s'adapter.
Alternant le bon et le médiocre, Medvedev profita alors d'un temps faible du Brésilien pour aligner quatre jeux - en dépit d'un saignement de nez à 5-2 - et basculer dans le quatrième set.
Medvedev rattrapé, sifflé puis renversé
Mais l'avantage de l'expérience et de la confiance accumulée depuis des mois se révéla insuffisant face au vainqueur de deux Challengers cette année (Viña del Mar en battant Hugo Gaston en finale et Buenos Aires).
Poursuivant son entreprise de démolition de la défense adverse, de son coup droit pétaradant qui alternait avec un slice de revers casse-pattes et des amorties bien senties, Seyboth Wild égalisa après 3h30 de jeu. Au passage, il avait mis involontairement le public dans sa poche, Medvedev ayant subi une bordée de sifflets pour avoir discuté une trace de balle avec l'arbitre de chaise et tenté de faire taire les huées un doigt sur la bouche.
Entamé sous les « Thiago !, Thiago ! », le cinquième set fut un condensé des précédents. On y dénombra un nombre incalculable d'approximations et de mauvais choix matérialisé par 5 breaks en lors des sept premiers jeux.
Excédé de ne pas parvenir à enfoncer le clou, Medvedev s'en prenait à son coach Gilles Cervara qui lui intimait de rester focus, traçant deux rails avec ses mains devant son visage.
Une première depuis 2000
Seyboth Wild stoppa l'hémorragie à 4-3 d'un jeu de service blanc de grande classe, enchaînant deux accélérations de coup droit gagnantes, une amortie de velours suivie d'un passing imparable et une merveille de volée jouée sous le filet. Ne lui restait plus qu'à conclure en servant pour le match à 5-4.
Pas le plus facile pour un joueur si peu habitué à ce genre de sommets. Mais après deux bourdes alors qu'il menait 30-0, il enchaîna deux nouveaux coups droits gagnants, les 46e et 47e (!) pour s'offrir la peau d'un favori du tournoi après 4h15 de récital.
Ecoeuré sous les vivats du Central, Medvedev rejoignait le filet en brandissant envers le public un annulaire qui avait des airs de majeur. Avant lui, il fallait remonter à la défaite de Pete Sampras contre Mark Philippoussis en 2000 pour trouver la disparition d'entrée d'une des deux premières têtes de série du tableau masculin. Selon LequipeFr.