Génocide au Rwanda: l'un des derniers fugitifs est mort
L'un des derniers fugitifs recherchés pour son rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, Aloys Ndimbati, a été confirmé mort dans le pays en 1997, ont annoncé mardi des procureurs internationaux.
Aloys Ndimbati, maire de la commune de Gisovu dans l'ouest du pays, était accusé d'avoir joué un rôle majeur dans l'extermination des Tutsi de la préfecture de Kibuye.
On lui reprochait notamment d'avoir ordonné aux gendarmes et aux policiers placés sous son autorité de les attaquer, ainsi que d'avoir conduit les Tutsi réfugiés dans des endroits où ils étaient ensuite tués.
Le génocide qui s'est déroulé en 1994 au Rwanda, orchestré par le régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a causé la mort de plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsi, ainsi que des Hutu modérés, selon l'ONU.
Aloys Ndimbati était inculpé de sept chefs d'accusation liés au génocide, notamment de génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l'humanité (extermination, meurtre, viol et persécution).
Le Mécanisme international chargé de conclure les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a déclaré avoir mené une enquête approfondie et difficile, concluant que M. Ndimbati était décédé vers la fin juin 1997 à Gatore, dans le sud-est du Rwanda.
Aucune preuve fiable et vérifiable de sa survie après cette période n'a été trouvée, et les circonstances exactes de sa mort restent inconnues.
Charles Sikubwabo et Charles Ryandikayo sont désormais les deux derniers hauts responsables présumés du génocide encore en fuite.
Bien que la mort de M. Ndimbati puisse permettre aux familles de faire leur deuil en sachant qu'il ne pourra plus nuire au peuple rwandais, le secrétaire exécutif de l'association de survivants Ibuka, Naphtali Ahishakiye, estime que les survivants ne sont pas satisfaits du fait que des fugitifs comme lui meurent sans avoir été traduits en justice pour leurs crimes.
Il appelle à intensifier les efforts pour retrouver les fugitifs restants et demande aux tribunaux d'accélérer les procès afin que justice soit rendue avant qu'ils ne décèdent.