Sabotage en mer Baltique : La Russie dans le viseur après la coupure du câble Estlink 2
Le 25 décembre, un incident a provoqué une panne sur un câble électrique sous-marin reliant la Finlande à l'Estonie, un événement rapidement interprété par certains comme un sabotage.
La situation a exacerbé les tensions en mer Baltique, une zone stratégique qui a vu plusieurs incidents similaires depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022.
L'incident et ses conséquences
La coupure a affecté la liaison à courant continu du câble Estlink 2, déconnectant ainsi la connexion entre les deux pays. Bien que l’approvisionnement en électricité en Finlande n’ait pas été perturbé, cet incident a immédiatement soulevé des inquiétudes quant à la possibilité d'une action délibérée.
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L'opérateur finlandais Fingrid a exprimé des réserves sur la nature de l'incident et n'a pas exclu un acte de sabotage. Une enquête a donc été lancée pour en déterminer les causes exactes.
La Russie dans le viseur
Le principal suspect dans cette affaire est le pétrolier russe Eagle S, en provenance d’un port russe et en route vers Port-Saïd, en Égypte.
Ce navire, transportant de l'essence sans plomb, aurait pu être impliqué dans l’incident en raison de sa présence dans la zone au moment de la panne. Les autorités finlandaises ont noté que ce navire faisait partie de la « flotte fantôme », une dénomination pour les navires russes opérant sous embargo et transportant du pétrole ou des produits pétroliers.
Le Eagle S a été intercepté par un patrouilleur finlandais, qui a observé que ses ancres étaient manquantes, alimentant ainsi les soupçons d'une opération suspecte.
Réactions internationales et investigations en cours
L’incident a rapidement attiré l'attention des autorités européennes et de l'OTAN. Le président finlandais, Alexander Stubb, a exprimé la nécessité de « supprimer » les risques que représentent ces navires, faisant écho aux inquiétudes croissantes concernant les actions russes en mer Baltique.
De son côté, l'Union européenne a évoqué la possibilité de nouvelles sanctions contre les navires russes impliqués dans ce genre d’incidents.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a également proposé d'apporter une aide à la Finlande pour renforcer sa surveillance maritime.
Ces déclarations s'inscrivent dans un contexte où la Russie est régulièrement accusée de mener des attaques ou des actes de sabotage dans le cadre d'une guerre hybride contre les pays occidentaux.
Contexte géopolitique et autres incidents
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la mer Baltique, qui borde plusieurs pays membres de l'OTAN, est devenue un terrain propice à des opérations secrètes et à des sabotages.
En novembre 2023, des câbles de télécommunications sous-marins ont été coupés dans les eaux territoriales de la Suède, et un navire chinois, présent à proximité, avait été suspecté d’être impliqué.
Ces actions, souvent considérées comme faisant partie de la « guerre hybride » menée par la Russie, visent à déstabiliser les infrastructures critiques des pays occidentaux tout en niant toute responsabilité directe.
Cet incident du 25 décembre pourrait donc ne pas être isolé, et pourrait signaler une intensification de cette forme de guerre sous-marine, qui fait de plus en plus partie de la confrontation géopolitique en Europe du Nord.
Les enquêtes en cours chercheront à déterminer l'ampleur des dégâts et à confirmer la nature de l'incident, tout en pesant sur les relations internationales déjà tendues.