Vidéo..Appel pour sauver l'Antarctique : la Chilienne Bárbara Hernández réalise la plus longue nage en eau glacée
La chilienne Bárbara Hernández vient de réaliser la plus longue nage en eau glacée. Elle est entrée dans l’histoire en devenant la première nageuse à faire 2,5 kilomètres dans les eaux glacées de l’Antarctique.
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Nageuse expérimentée en eau libre, Bárbara Hernández a déjà établi des records du monde, dont le record du monde Guinness de la nage la plus rapide à travers le passage de Drake dans le sud du Chili. Elle est actuellement à bord d’un navire de la marine chilienne en Antarctique pour sensibiliser à la nécessité de protéger ses eaux. Dans le cadre du groupe de leaders Antarctica 2020 appelant à une plus grande protection des océans dans la région et travaillant en étroite collaboration avec la Coalition pour l’Antarctique et les océans du Sud, elle a soutenu les appels lancés aux dirigeants mondiaux pour agir afin de protéger l’océan et le continent lors de la réunion de Santiago du Chili, en juin, selon luxe-infinity.
Vêtue d’un simple maillot de bain, à des températures de 2,2 degrés Celsius et sans vêtements de protection ni graisse, Bárbara Hernández a nagé pendant 45 minutes et 50 secondes à travers les vagues glacées de Chile Bay sur l’île de Greenwich dans la péninsule antarctique.
« Je suis très heureuse et soulagée que tout se soit bien passé. J’ai longtemps eu l’ambition de nager dans les sept océans du monde et je rêvais de nager en Antarctique depuis de nombreuses années. Physiquement, cette traversée a été très difficile, mais la nécessité d’agir était si urgente pour protéger ces eaux incroyables, qu’il a fallu agir rapidement pour envoyer ce message aux décideurs politiques et ça en vaut la peine », a déclaré Bárbara Hernández.
Actuellement, l’organisme international responsable de la protection des eaux antarctiques – la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) – a sur la table trois propositions de conservation marine à grande échelle dans l’Antarctique oriental, la mer de Weddell et la péninsule antarctique, là où Bárbara Hernández a accompli son exploit. Alors que ces propositions sont convenues depuis des années et couvrent collectivement près de 4 millions de kilomètres carrés (soit 1 % des océans du monde), la géopolitique a entravé leur avancée, et la Chine et la Russie n’ont toujours pas adhéré au projet. Pour sortir de l’impasse, la CCAMLR a convoqué une réunion spéciale à Santiago, au Chili, du 19 au 23 juin, consacrée aux aires marines protégées (AMP).
Claire Christian, directrice exécutive de la Coalition pour l’Antarctique et les océans du Sud, a déclaré : « Le courage dont Bárbara a fait preuve en effectuant cette traversée au nom de la protection des océans de l’Antarctique est vraiment inspirant. Le fait qu’une personne mette sa vie en danger pour une prise de conscience des problèmes de la région, montre l’urgence de répondre à la question. Nous espérons que les dirigeants en tiendront compte lors de la réunion de la CCAMLR en juin et feront preuve de courage politique pour garantir la protection de ces trois zones ».
L’Antarctique, l’océan qui l’entoure et la faune qui y vit subissent de plus en plus la pression de la crise climatique. Cette situation est exacerbée par la concentration de la pêche au krill dans la région, qui affecte les sources de nourriture d’une grande partie de la faune de l’Antarctique, comme les baleines, les pingouins et les phoques qui dépendent du krill pour leur survie. La science montre que les aires marines protégées sont un outil important pour aider à renforcer la résilience des habitats marins, de la faune et de la flore pour s’adapter aux conditions changeantes de la région.
« Cela fait 10 ans que les membres de la CCAMLR ont convenu de créer un réseau d’Aires Marines Protégées (AMP) dans l’océan Austral. Pendant ce temps, le changement climatique a fait des ravages sur la biodiversité de la région et la pêche au krill – le cœur de l’écosystème – a augmenté de façon spectaculaire. En même temps, les pays se sont engagés à protéger 30 % des océans du monde d’ici 2030, notamment avec le nouveau cadre mondial pour la biodiversité adopté le mois dernier. Cette réunion extraordinaire de la CCAMLR à San Diego offre aux dirigeants une occasion unique de démontrer qu’ils sont vraiment prêt à mettre en œuvre leurs engagements en désignant ces trois grandes Aires Marines Protégées », a déclaré Andrea Kavanagh, directrice des travaux sur l’Antarctique et l’océan Austral du Pew Bertarelli Ocean Legacy Project.
Le gouvernement chilien et la marine nationale ont été de puissants partisans de cette initiative. Le Chili et l’Argentine ont aussi soumis la proposition de protection marine sur la péninsule antarctique.
« Depuis que je travaille avec la marine chilienne et que je navigue en Antarctique, la région a radicalement changé. Ces changements s’accélèrent et je ne peux pas accepter l’idée que l’Antarctique tel que je m’en souvienne aura disparu à jamais. C’est pourquoi la marine chilienne a considéré comme un privilège de soutenir Bárbara dans sa mission de sensibilisation en réalisant son exploit. j’espère juste qu’il n’est pas trop tard pour agir », a déclaré Lars Christiansen Pescio, chef de la Division Antarctique de la marine nationale.