Séisme en Turquie : 12 professionnels du bâtiment arrêtés !
La catastrophe aurait mis en lumière le manque de solidité de certaines structures…
Alors que la Turquie compte encore les victimes du séisme qui a ravagé le sud du pays il y a une semaine, une douzaine de professionnels du bâtiment ont été arrêtés.
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La catastrophe aurait mis en lumière le manque de solidité de certaines structures face à de tels aléas climatiques. C’est le cas par exemple de la résidence de luxe Renaissance à Mayat, dont le promoteur a été interpellé vendredi dernier.
Une résidence de luxe en « carton pâte », un « coin de paradis » devenu « un tombeau à ciel ouvert ». C’est ainsi qu’un reportage de franceinfo décrit l’immeuble Renaissance (« Rönesans » en turque) situé dans la ville de Hatay, en Turquie, et réduit en ruines par le séisme qui a secoué le pays, ce lundi 6 février.
Le drame a provoqué 35 225 morts en Turquie, selon les derniers bilans officiels, relayés par l’AFP, lundi 13 février vers midi. En plus de laisser derrière elle l’apparition de canyons, la catastrophe a révélé des malfaçons sur plusieurs bâtiments à l’échelle nationale.
La résidence Renaissance en est un bon exemple. « Il n’y a pas assez de béton par rapport à la quantité de ferraille et le bâtiment est mal foutu. Il est trop long par rapport à sa largeur. C’était juste pour l’apparence, pour le show, mais c’était pas solide », livre à franceinfo un secouriste - et ancien contremaître -, présent sur les lieux du sinistre.
D’ailleurs, le bâtiment n’est même pas effondré, il s’est renversé « comme s'il n’y avait aucune fondation » selon franceinfo, ne laissant pour l’heure que 70 survivants sur les 1000 habitants qui y dormaient la nuit du séisme. La colère n’a pas tardé à gronder parmi les résidents et leurs proches.
Le promoteur immobilier chargé de la construction de l’édifice de 12 étages, a finalement été interpellé à l’aéroport d’Istanbul ce vendredi 10 février, d’où il comptait s’envoler vers le Monténégro, après avoir vidé ses comptes bancaires.
113 mandats d’arrêt émis après l’effondrement de bâtiments
Et le cas de Renaissance à Hatay est loin d’être un cas isolé, des milliers de bâtiments se sont effondrés dans le sud du pays, a appris l’AFP auprès des médias locaux, ce samedi 11 février.
Une douzaine de professionnels du secteur ont été arrêtés en Turquie. Parmi les détenus, on relève un entrepreneur de la province de Gaziantep et onze personnes de la province de Sanliurfa, détaille l'agence turque DHA.
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Mais ce n’est pas la fin des arrestations, car le vice-président turc Fuat Oktay a annoncé que 113 mandats d'arrêt avaient été émis.
Des procureurs ont également lancé des enquêtes dans d’autres provinces particulièrement touchées par le tremblement de terre, comme celle de Kahramanmaras et son district de Pazarcik. Le ministre de la Justice turc a ordonné aux procureurs l’ouverture de bureaux d’enquêtes sur les « crimes liés aux tremblements de terre ».
Bien que près de 4000 km séparent la Turquie de la France métropolitaine, l’Hexagone a de quoi s’inquiéter. Fin janvier, un tremblement de terre de magnitude 3,5 sur l’échelle de Richter a été signalé en Bretagne, notamment en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor.
D’autant que des effondrements d’immeubles à Lille et aux alentours de Lyon ont préoccupé la Justice novembre dernier.
En parallèle, le coût des sinistralités dans le bâtiment lié à des phénomènes naturels, dont la sécheresse, a considérablement augmenté ces dernières années. Rapporte Batiweb