Shopopop, le « Blablacar des livraisons », lève 20 millions d’euros pour conquérir l’Europe
La société nantaise, qui propose à des particuliers de livrer des courses moyennant rémunération, est en très forte croissance depuis le début de la crise sanitaire
Shopopop franchit un nouveau palier. Après avoir levé 4 millions d’euros en début d’année, la start-up nantaise surnommée le « BlaBlaCar des livraisons » vient de réussir une nouvelle levée de fonds de 20 millions d’euros auprès de quatre investisseurs. Un levier de croissance énorme pour cette plateforme digitale qui, cinq ans à peine après sa création, ambitionne désormais de se développer fortement à l’étranger.
Shopopop permet à des automobilistes de profiter de leurs trajets quotidiens pour effectuer des livraisons rémunérées de courses ou de colis pour le compte de magasins partenaires. Le coursier amateur est dédommagé par le client, généralement entre 5 et 9 euros. Une pratique qui, à l’image du commerce en ligne, a littéralement décollé avec la crise sanitaire.
Grandes enseignes et commerces de proximité
« Nous avons organisé plus d’un millier de livraisons en 2021. C’est le double de notre activité de 2020 qui était déjà largement supérieure à 2019 », se réjouit Johan Ricaut, cofondateur de Shopopop. Les « shoppers » (particuliers-livreurs) inscrits sont environ 300.000. « On a tous les profils. Beaucoup d’actifs mutualisant leurs trajets domicile-travail, mais aussi des étudiants et jeunes retraités. Ils effectuent en moyenne neuf livraisons par mois. »
Séduits par la flexibilité du concept, quelque 3.000 magasins français, dont une majorité d’enseignes de la grande distribution alimentaire (Auchan, Carrefour, E.Leclerc, Casino, Intermarché…), font appel aux services de la plateforme. Un nombre que Shopopop entend bien porter à 20.000 d’ici trois ans en développant les « commerces de proximité et magasins spécialisés ».
50.000 magasins partenaires ?
Mais c’est surtout à l’étranger que la start-up compte aller chercher sa croissance. Objectif : constituer un réseau de 50.000 magasins partenaires. « On veut accélérer sur les pays où nous sommes présents depuis un an : l’Italie, l’Espagne, le Portugal et le Bénélux. On va aussi regarder ce qui est possible ailleurs en Europe, notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni », explique Johan Ricaut.
« Grâce à son approche collaborative, Shopopop a mis au point un modèle vertueux conjuguant performance économique et impact positif dans les territoires », est convaincue la société Epopée Gestion, l’un des quatre investisseurs. L’entreprise nantaise emploie aujourd’hui 102 collaborateurs. Ses effectifs devraient doubler d’ici un an.