Sniffy : La poudre blanche à inhaler que le ministre de la santé souhaite interdire
Sniffy, une nouvelle poudre blanche à inhaler par le nez, suscite la controverse et l'indignation des autorités sanitaires. Vendue comme un complément alimentaire, cette substance énergisante pourrait bientôt être interdite.
"Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Bien que cela puisse évoquer le plaisir interdit, c’est totalement conforme à la loi." Sur son site Internet, Sniffy se présente comme une alternative légale à la cocaïne. Cette poudre énergisante, récemment commercialisée dans certains bureaux de tabac et en ligne, se décline en cinq saveurs et promet un effet immédiat pendant 20 à 30 minutes. Composée à 90 % d'éléments naturels, elle contient notamment de la caféine, de la créatine et de la taurine, des ingrédients couramment trouvés dans les boissons énergisantes.
Usage et risques
Sniffy assure que son produit est idéal pour rester éveillé ou concentré, mais recommande une utilisation modérée. La poudre est interdite aux mineurs, et la dose maximale quotidienne est fixée à deux grammes, toute consommation excessive pouvant entraîner des effets indésirables.
Le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, a exprimé sa colère face à la commercialisation de ce produit. "C’est rageant de voir ce genre de produits proposés à la jeunesse", a-t-il déclaré sur franceinfo. Il a découvert l’existence de Sniffy il y a à peine 48 heures et souhaite l'interdire dès que possible. Valletoux prévoit de consulter les services compétents ce week-end pour accélérer le processus d'interdiction.
Réactions des spécialistes en addictologie
Le lancement de Sniffy a provoqué une réaction immédiate des spécialistes en addictologie. Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, a déjà réclamé son interdiction. Bernard Basset, président de l’association Addictions France, critique la promotion publicitaire de Sniffy et la banalisation de son usage. "Sniffy n’est pas de la cocaïne, mais il y ressemble tellement qu’il banalise indirectement son usage", écrit-il dans un article sur le site d’Addictions France. L'organisation souligne que les saveurs sucrées de la poudre pourraient attirer les jeunes.
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La Confédération des buralistes a réagi en affirmant que plus de 90 % de ses membres refusent de commercialiser Sniffy. "Nous ne bradons pas notre éthique", a déclaré l'organisation sur ses réseaux sociaux, précisant qu'elle a saisi les autorités au sujet de ce produit controversé.
Alors que la polémique enfle, il est probable que Sniffy soit rapidement retiré du marché. Les autorités sanitaires et les associations de prévention des addictions s'unissent pour contrer la banalisation d’un produit qui, bien que légal, rappelle trop dangereusement l'usage de la cocaïne.