INFOGRAPHIE/Le stress hydrique dans les pays du Maghreb d’ici 2050
Selon le rapport sur le développement de l'eau dans le monde pour l'année 2024 publié par l'UNESCO au nom du Comité des Nations unies sur les ressources en eau, les tensions liées à l'eau alimentent l'aggravation des conflits à travers le monde.
D'après le rapport, 2,2 milliards de personnes vivent toujours aujourd'hui sans accès à une eau potable gérée de manière sécurisée, et 3,5 milliards de personnes manquent de services d'assainissement gérés de manière sûre.
Par conséquent, l'objectif des Nations unies visant à garantir l'accès universel d'ici 2030 reste hors de portée, et il y a des raisons de craindre que ces disparités ne continuent de se creuser.
Selon les données du World Resources Institute (WRI), 25 pays font actuellement face à un stress hydrique extrêmement élevé chaque année, ce qui signifie qu'ils utilisent plus de 80% de leurs ressources en eau renouvelables pour l'irrigation, l'élevage, l'industrie et les besoins domestiques. Même les sécheresses à court terme exposent ces régions au risque de pénurie d'eau, amenant parfois les gouvernements à fermer les robinets.
Selon les données du WRI, les cinq pays les plus exposés au stress hydrique sont Bahreïn, Chypre, le Koweït, le Liban, Oman et le Qatar. Le stress hydrique dans ces pays est principalement dû à une baisse de l'approvisionnement, associée à une demande pour les usages domestiques, agricoles et industriels.
Les régions les plus touchées par le stress hydrique sont le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, où 83% de la population est confrontée à un stress hydrique extrêmement élevé, et l'Asie du Sud, où 74% de la population est touchée.
Les prévisions jusqu'en 2050 indiquent qu'un milliard de personnes supplémentaires vivront dans des conditions de stress hydrique extrême, même si le monde parvient à limiter l'augmentation des températures mondiales à pas plus de 1,3 à 2,4 degrés Celsius d'ici 2100, ce qui constitue un scénario optimiste.
Le rapport ajoute que la demande mondiale en eau devrait augmenter de 20% à 25% d'ici 2050, ce qui signifie que, pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, 100% de la population vivrait dans des conditions de stress hydrique extrême d'ici 2050. Ceci pose un problème non seulement pour les consommateurs et les industries dépendantes de l'eau, mais aussi pour la stabilité politique.
En Iran, par exemple, des décennies de mauvaise gestion de l'eau et un usage non durable de l'eau à des fins agricoles ont déjà entraîné des manifestations, tensions qui risquent de s'intensifier avec l'aggravation du stress hydrique.