Surnommé le "docteur", qui est Massoud Pezeshkian, le nouveau président de l'Iran ?
Massoud Pezeshkian a été élu vendredi 5 juillet 2024 au second tour de l'élection présidentielle iranienne.
Il devient le nouveau président de l'Iran, à la suite du décès accidentel de son prédécesseur, Ebrahim Raïssi.
Ce député s'est distingué de ses opposants par un profil réformateur et modéré.
Un réformateur prend le pouvoir en Iran. À l'issue d'un second tour inédit, Massoud Pezeshkian, 69 ans, est devenu, ce vendredi 5 juillet, le nouveau président iranien, en remportant l'élection présidentielle, organisée en urgence suite au décès accidentel du président Ebrahim Raïssi.
Figure de proue des camps réformateur et modéré, cet homme, qui a cultivé tout le temps de la campagne une certaine humilité tant sur son apparence que dans ses discours, s'est distingué de ses opposants par des positions sociales plus tolérantes et une plus grande ouverture vers l'Occident. Portrait.
Le "docteur", "voix des sans-voix"
Massoud Pezeshkian est né le 29 septembre 1954 à Mahabad, une ville de la province de l'Azerbaïdjan occidental. Chirurgien de profession, il commence sa carrière politique en étant que ministre de la Santé de 2001 à 2005 dans le gouvernement réformateur de Mohammad Khatami. Par la suite, il devient député en 2008 et représente depuis la ville de Tabriz au Parlement.
Fils d'une mère kurde iranienne et d'un père azéri d'Iran, ses origines le poussent à défendre les minorités, notamment celles du nord-ouest. Ce père de famille, qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d'un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, se qualifie de "voix des sans-voix". Il a promis de travailler à améliorer les conditions de vie des plus défavorisés.
Figure modérée, celui que de nombreux Iraniens appellent le "docteur" s'est fait connaître pour ses critiques envers le pouvoir. Ce fut le cas lors du vaste mouvement de protestation provoqué par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune Kurde, en septembre 2022. Il a en particulier reproché un manque de transparence de la part des autorités. Lors de la campagne, il a dénoncé le recours à la force par la police pour appliquer l'obligation du port du voile par les femmes.
Durant la campagne, Massoud Pezeshkian a également prôné un réchauffement des relations entre l'Iran et les pays occidentaux, États-Unis en tête, afin d'obtenir la levée des sanctions qui affectent durement l'économie. "Nous ne serons ni anti-Occident ni anti-Est", a-t-il déclaré, en souhaitant que l'Iran sorte de son "isolement".
Son accession au pouvoir marque ainsi un tournant alors que la République islamique iranienne, sous contrôle des conservateurs, s'était distinguée ces dernières années par des postures plus fermées sur le plan international.