Suspension des relations consulaires : Tensions croissantes entre la France et l'Algérie

En réponse aux actions successives visant à expulser les migrants algériens en situation irrégulière en France, l’Algérie a décidé de suspendre ses relations consulaires avec les préfectures de Marseille, Montpellier et Nice.
Cette décision affecte directement la délivrance des laissez-passer consulaires, nécessaires pour l’expulsion des ressortissants algériens en situation irrégulière.
Après Marseille et Montpellier, l’Algérie suspend ses relations consulaires avec Nice.
Dans le contexte des tensions croissantes entre la France et l’Algérie depuis l’été dernier, le consulat d’Algérie à Nice a suspendu, depuis mardi, toute forme de coopération consulaire avec les autorités locales.
D’après Europe 1, cette mesure diplomatique est intervenue quelques jours seulement après la suspension des relations consulaires avec les consulats algériens de Marseille et Montpellier.
Ainsi, toutes les procédures consulaires concernant les détenus et les ressortissants algériens en situation irrégulière en France sont désormais suspendues.
Concrètement, les autorités françaises ne peuvent plus se fier à la coopération de ces consulats pour vérifier l’identité des Algériens sans papiers.
L’expulsion de 23 Algériens refusée
Par ailleurs, selon la même source, l’Algérie a refusé l’expulsion de 23 Algériens sous obligation de quitter le territoire français, en raison de l’absence de laissez-passer consulaire, notamment après l’expulsion de Boualem Naman, surnommé Doualemn, en janvier dernier.
Il est essentiel de souligner qu’un accord bilatéral entre la France et l’Algérie régit cette procédure, et impose que toute expulsion d’un ressortissant algérien soit conditionnée par la délivrance préalable d’un laissez-passer consulaire par les autorités algériennes. Or, la France aurait procédé à des renvois sans consulter préalablement l’Algérie.
Au cours des derniers mois, plusieurs actions et déclarations françaises ont été perçues par les autorités algériennes comme des provocations. L’Algérie estime que la France multiplie les accusations, en particulier après l’attentat de Mulhouse.
Une attaque au couteau, survenue à Mulhouse, a fait un mort, un Portugais de 69 ans, et plusieurs blessés parmi la police municipale.
L’auteur de l’attaque, Brahim A., un Algérien de 37 ans souffrant de troubles psychiatriques, était fiché pour radicalisation et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
Cet incident a exacerbé les tensions diplomatiques entre les deux pays. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le Premier ministre, François Bayrou, ont vivement critiqué le refus de l’Algérie de reprendre son ressortissant, malgré dix tentatives d’expulsion.
Plusieurs personnalités politiques françaises, dont Jordan Bardella, ont appelé à des mesures de rétorsion concernant l’attribution de visas aux Algériens.