Syrie : la France arrête les rapatriements de femmes et d’enfants de terroristes
Paris va cesser les opérations de rapatriement collectif des mères qui ont demandé à quitter la Syrie, faute de volontaires, affirme une source diplomatique ce vendredi 7 juillet.
La quatrième et dernière opération aura donc eu lieu le 4 juillet, pour rapatrier en France 10 femmes et 25 enfants de Syrie. Paris va en effet cesser les campagnes de rapatriement collectif de femmes de terroristes et de leurs enfants détenus dans les camps du nord-est de la Syrie, faute de volontaires. «L’ensemble des mères ayant exprimé leur souhait de quitter la Syrie ayant été rapatriées, il n’y aura plus d’opération de ce type», a déclaré ce vendredi 7 juillet une source diplomatique.
La France ne peut pas «rapatrier de force des personnes résidant à l’étranger, ni bien sûr leurs enfants», a expliqué vendredi cette source. «Certaines mères très radicalisées ont explicitement affirmé vouloir demeurer en Syrie», ajoute-t-elle, sans pouvoir communiquer le nombre de personnes concernées. En mai, une source proche du dossier avait dénombré auprès de l’AFP environ 80 Françaises ne souhaitant «pas rentrer». Une autre source diplomatique n’a toutefois pas exclu la possibilité de rapatrier quelques femmes sur une base individuelle et de façon ciblée.
169 enfants et 57 femmes adultes ont été ramenés sur le territoire français depuis 2019.
Il reste une centaine d’enfants dans ces camps
Ces Françaises s’étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes terroristes en zone irako-syrienne et avaient été capturées au moment de la chute de l’organisation de Daech en 2019. Tout adulte qui a rejoint la zone irako-syrienne et qui y est resté fait l’objet d’une procédure judiciaire.
La question de leur rapatriement est sensible dans de nombreux pays, particulièrement en France qui a été frappée par des attentats terroristes, notamment en 2015, fomentés par Daech. L’Hexagone avait opté jusqu’à l’été 2022 pour un rapatriement ciblé d’enfants orphelins ou de mineurs dont les mères avaient accepté de renoncer à leurs droits parentaux. Puis en juillet 2022, elle avait procédé à la première opération de rapatriement collectif d’ampleur, avant celle d’octobre, puis de janvier derniers, selon la-croix..
«Il reste dans ces camps une centaine d’enfants qui ne connaissent que la fange, les barbelés et la violence», a regretté mardi Marie Dosé, avocate de familles de femmes et d’enfants retenus dans les camps du nord-est syrien. Elle affirme que la France «a les moyens d’imposer le retour de ces enfants, qui peuvent tout à fait être conduits avec leurs mères au Kurdistan irakien en vue de leur expulsion vers la France, que ce retour soit ou non accepté par ces femmes».
Le collectif des Famille unies, qui réunit des proches de Françaises détenues en Syrie, dénonce régulièrement des conditions de vie dans les camps «incompatibles avec le respect de la dignité humaine». Cette association exhorte aussi le gouvernement à prendre «dès à présent toutes les mesures nécessaires pour rapatrier l’intégralité des enfants français détenus en Syrie, ainsi que leurs mères».