Mali : Treize civils tués dans des attaques imputées à Wagner et à l’armée malienne
Au Mali, entre le 2 et le 4 janvier 2025, au moins treize civils ont été tués dans deux attaques distinctes dans les régions de Mopti et de Tombouctou, respectivement à Dioura et Gargando, près de la frontière avec la Mauritanie.
Ces exécutions, attribuées au groupe paramilitaire russe Wagner et aux forces armées maliennes, ont été dénoncées par des témoins locaux et par les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’Azawad (FLA). Parmi les victimes figurent un travailleur humanitaire et sa famille, comprenant des femmes et des enfants.
Une famille décimée
Enaderfé Ag Mohamed Elmoctar, surnommé Enaderfé Ag Hamama, était un travailleur humanitaire malien basé en Centrafrique pour l'ONG Triangle Génération Humanitaire (TGH). En congé au Mali, il avait entrepris un voyage avec sa famille pour rejoindre le camp de réfugiés de M’Bera, en Mauritanie, où réside sa mère.
Le 2 janvier, il quitte Niono avec huit autres personnes, dont sa femme enceinte – fille d’un officier de l’armée malienne –, leur fils de trois ans, ainsi que plusieurs membres de leur famille. À bord du véhicule, le groupe cesse rapidement de donner des nouvelles, suscitant l’inquiétude de leurs proches qui diffusent des messages d’alerte.
Accusations multiples
Les témoignages recueillis par RFI, corroborés par des sources locales, indiquent que le groupe a été pris pour cible lors de son trajet. Selon ces informations, des éléments du groupe Wagner, opérant en coordination avec l’armée malienne, auraient procédé à l’exécution des passagers. Les motivations derrière cet acte restent floues, mais le contexte de tension croissante dans la région, marqué par des affrontements entre rebelles et forces gouvernementales, pourrait avoir joué un rôle.
Un climat de violence exacerbé
Ces incidents surviennent alors que le centre et le nord du Mali sont en proie à une insécurité croissante, exacerbée par la présence des forces étrangères comme Wagner et les conflits entre communautés. Les victimes civiles, y compris des acteurs humanitaires, sont de plus en plus nombreuses dans ce contexte de violence.
Pour l’heure, ni le gouvernement malien ni le groupe Wagner n’ont commenté ces accusations. Cependant, des appels à une enquête indépendante se multiplient afin de faire la lumière sur ces événements tragiques et de garantir que justice soit rendue.