À l'occasion du 64e anniversaire de l'indépendance du Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno a pris une position ferme contre la corruption

À l'occasion du 64e anniversaire de l'indépendance du Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno a pris une position ferme contre la corruption, déclarant une tolérance zéro face à ce fléau qui gangrène le pays depuis des décennies. Lors d'un discours solennel, il a réaffirmé son engagement à restaurer l'intégrité des institutions publiques et à renforcer la confiance des citoyens dans l'État.

Une promesse de tolérance zéro

Dans son allocution, le président Déby a souligné l'urgence d'agir contre la corruption, un mal qu'il qualifie de « cancer » pour la nation. « Nous ne pouvons pas bâtir un Tchad prospère si nous fermons les yeux sur la corruption. Il est temps d'adopter une approche radicale pour éradiquer ce phénomène », a-t-il déclaré avec vigueur.

Réactions mitigées de la société civile

Cependant, cette annonce n'a pas été accueillie sans scepticisme. Les leaders de la société civile ont exprimé des doutes quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ces mesures de manière efficace. Foullah Baba Isaac, un entrepreneur influent du secteur privé, a commenté : « Avant de parler de lutte contre la corruption, le gouvernement doit d'abord assainir son propre environnement. Trop souvent, ces discours restent sans suite concrète. »

Le Pr Ahmat Mahamat Hassan, politologue reconnu, a également réagi avec réserve : « Sans une lutte efficace contre l’impunité, le Tchad ne sera jamais perçu comme un environnement propice à l’investissement. Les paroles doivent être suivies d'actes concrets. »

Des mesures en cours, mais suffisantes ?

Pour répondre à ces préoccupations, Mahamat Déby a annoncé la création d'une autorité indépendante chargée de la lutte contre la corruption, ainsi que la ratification de nouveaux textes juridiques destinés à renforcer la législation en vigueur. Cette autorité aura pour mission de traquer les pratiques corruptives à tous les niveaux de l'administration et d'assurer que les contrevenants soient traduits en justice.

À LIRE AUSSI: RDC : Augustin Kabuya, leader de l'UDPS, évincé en pleine crise interne

Un défi immense pour le Tchad

Malgré ces engagements, le Tchad reste l'un des pays les plus corrompus au monde, selon le dernier rapport de Transparency International. Cette réalité souligne l'ampleur du défi auquel le président Déby est confronté. Les observateurs internationaux restent prudents quant à l'impact réel de ces initiatives, rappelant que des tentatives similaires dans le passé n'ont pas produit les résultats escomptés.

Alors que le Tchad célèbre ses 64 ans d'indépendance, la promesse de Mahamat Déby de combattre la corruption représente un espoir pour beaucoup, mais aussi une épreuve de crédibilité pour son administration. Les mois à venir seront cruciaux pour mesurer la portée de cette offensive contre la corruption et la capacité du gouvernement à traduire ses engagements en actions tangibles.