Tentative de tuerie de masse à Bordeaux déjouée : un incel radical arrêté
Bordeaux, France – Un homme de 26 ans, inconnu des services de police, a été arrêté et placé en garde à vue mardi 21 mai, après avoir reconnu son intention de perpétrer une tuerie de masse en Gironde.
Le suspect, un sympathisant du mouvement masculiniste d’extrême droite incel, visait la date du jeudi 23 mai pour commettre son acte, une journée coïncidant avec le passage de la flamme olympique à Bordeaux.
La tentative d’attentat a été mise en lumière par une publication inquiétante sur Facebook, signalée le 14 mai par la plateforme Pharos. Le post, contenant un clip de rap évoquant Elliot Rodger – l’auteur de la tuerie de masse de 2014 en Californie – et les mots « tu nous manques Elliot », a déclenché une enquête immédiate par la division de la criminalité territoriale de Gironde (DCT 33).
Les enquêteurs ont rapidement identifié l’auteur de la publication comme étant Axel G., un habitant d’Eysines. Au cours de sa garde à vue, Axel G. a confirmé son admiration pour Elliot Rodger et son affiliation au mouvement incel, connu pour sa haine des femmes. Il a avoué avoir planifié une attaque pour le 23 mai 2024, date marquant le dixième anniversaire de la tuerie de Rodger.
La perquisition à son domicile a permis la saisie d’un revolver Gomm cogne, plusieurs téléphones portables et un ordinateur. Axel G. a reconnu avoir envisagé de passer à l’acte en réponse à une agression subie, bien que le lieu exact de l’attentat n’ait pas été déterminé. La procureure de la République, Frédérique Porterie, a précisé qu’aucune référence directe à la flamme olympique n’avait été trouvée, contredisant les déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Déféré devant un magistrat, Axel G. a été placé en détention provisoire. Le parquet de Bordeaux a requis l’ouverture d’une information judiciaire pour apologie de crime et association de malfaiteurs, assortie d’un mandat de dépôt. Axel G. reste présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
Ce cas souligne une fois de plus la menace posée par l’idéologie incel et son chevauchement avec l’extrême droite. Selon un rapport de 2021 du parquet général de Paris, cette idéologie est marquée par une misogynie violente et une volonté de restaurer une masculinité hégémonique. Les incels, originaires d’Amérique du Nord, accusent les femmes de leur refuser l’accès à la sexualité, qu’ils considèrent comme un droit.
Des incidents violents liés à cette idéologie se sont déjà produits, notamment l’attentat à la voiture-bélier de Toronto en 2018, perpétré par Alek Minassian. Elliot Rodger, lui-même, avait publié un manifeste de 140 pages intitulé « My twisted world » avant sa tuerie.
La DGSI note que les membres de ce mouvement sont majoritairement des hommes hétérosexuels âgés de 18 à 35 ans, qui blâment les femmes pour leur célibat prolongé. Leur communauté en ligne promeut une rhétorique violente et misogyne, représentant une menace persistante pour la sécurité publique.