Éthiopie: l’UE ne fait pas confiance à Addis-Abeba
L'Éthiopie était à l'agenda du Conseil européen des Affaires étrangères, ce lundi 19 avril.
Les ministres des États-membres ont entendu le compte-rendu de leur homologue finlandais qui vient d'achever une tournée diplomatique dans la Corne de l'Afrique et dans le Golfe. Par la voix du Haut Représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, ils en ont profité pour dire que les promesses éthiopiennes n'étaient pas encore tenues.
Le chef de la diplomatie européenne n'a pas mâché ses mots, ce lundi devant la presse, en sortant du Conseil. Sa description de la situation en Éthiopie était même cinglante : « Les progrès restent limités dans le Tigré. Les combats continuent. L'accès humanitaire est toujours empêché. Les troupes érythréennes ne se retirent pas et les violations des droits de l'homme continuent », a-t-il dit.
La position de Bruxelles n'a donc pas changé. Les pays-membres continuent en effet de demander « un cessez-le-feu » et « l'ouverture d'un dialogue national avant les élections » de juin. Ils veulent, assurent-ils, apaiser les tensions qui entraînent le pays dans une spirale de violences depuis des mois.
Pour l'heure, aucune mesure politique ou financière supplémentaire n'a été prise. L'Europe en reste à la seule sanction prononcée dans le cadre de ce conflit : une interdiction de visa et le gel des avoirs du chef de la Sécurité nationale érythréenne, le général Abraha Kassa, qui supervise les renseignements militaires dans le Tigré.
Josep Borrel a tout de même annoncé l'envoi d'observateurs électoraux européens, sauf si la situation venait à se détériorer davantage.