France: Total décide de maintenir sa présence en Birmanie
Le groupe pétrolier français Total a décidé de maintenir sa présence en Birmanie malgré la répression féroce en Birmanie et de la pression des ONG à l'égard des entreprises étrangères présentes sur place.
Total ne pourrait pas mettre fin à presque 20 ans de présence en Birmanie sans conséquences pour l'économie et pour les populations. Voilà en substance ce qu'explique le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, dans une tribune au JDD.
Ce dernier indique que la société va maintenir sa production de gaz. « Elle alimente en électricité une population nombreuse à Rangoun », la capitale économique, précise-t-il.
La mobilisation pro-démocratie repose en grande partie sur la mise à l'arrêt de l'économie afin d'affaiblir la junte. Un boycott très suivi par la population. Les ONG ont appelé les grands groupes présents en Birmanie à se joindre au mouvement en se retirant, un appel relayé jusqu'à Paris.
Total opère sur le champ offshore gazier de Yadana et verse à l'État birman des taxes et des « droits à la production ». Pour Patrick Pouyanné, cesser ces versements équivaudrait à lâcher les employés de sa filiale locale et les exposer au « travail forcé ». À défaut de se retirer de Birmanie, le PDG s'engage à verser aux ONG internationales et locales, autant qu'il verse à l'État birman. L'an dernier, 176 millions de dollars ont abondé les caisses tenues par la junte.
La Birmanie possède de nombreuses ressources naturelles. Son secteur pétrolier compte parmi ses acteurs plusieurs groupes internationaux