Mystère de l'ozone : Malgré la guérison, le trou au-dessus de l'antarctique persiste et interroge les scientifiques
Une étude récente publiée le 21 novembre éclaire le paradoxe persistant autour du trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, qui semble s'agrandir malgré les efforts de guérison mondiale.
La stratosphère, filtre vital contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil, est le théâtre d'une énigme scientifique qui perdure depuis deux décennies. Dans les années 1970, les chlorofluorocarbones (CFC), autrefois omniprésents dans les aérosols et les réfrigérateurs, ont été identifiés comme les principaux coupables de l'amincissement de la couche d'ozone, créant des "trous", dont un particulièrement vaste au-dessus de l'Antarctique.
Le succès du Protocole de Montréal de 1987, qui a interdit les CFC, a été salué comme une victoire mondiale pour l'environnement. Selon des experts de l'ONU, la couche d'ozone devrait se rétablir d'ici 2066 au-dessus de l'Antarctique. Cependant, une étude publiée dans Nature Communications par des chercheurs rapporte que le trou au-dessus de l'Antarctique n'a pas significativement régressé malgré la diminution des CFC.
Des années récentes intrigantes ont été marquées par des niveaux d'ozone exceptionnellement bas et des trous d'ozone très étendus. Annika Seppala, co-auteure de l'étude, suggère qu'un élément inconnu, peut-être lié au changement climatique, pourrait influencer la récupération de la couche d'ozone.
Bien que la formation tardive du trou en septembre puisse indiquer une amélioration liée à la réduction des CFC, en octobre, au moment de sa taille maximale, le niveau d'ozone dans la couche stratosphérique moyenne a chuté de 26 % entre 2004 et 2022, selon des données satellitaires.
La controverse entoure cette étude, avec un chercheur externe soulignant un biais significatif lié à l'exclusion des années 2002 et 2019, marquées par des "réchauffements soudains de la stratosphère", événements ayant considérablement réduit la taille du trou d'ozone.
Malgré cette controverse, Hannah Kessenich, l'auteure principale, souligne que la réduction des CFC reste sur la bonne voie, bien que les trous récents ne puissent être uniquement attribués à ces substances.
La spécialiste de l'ozone, Susan Solomon, souligne l'inhabituel des dernières années, rappelant l'élargissement de 10 % du trou en 2020 dû aux feux de brousse en Australie. Une étude récente dans la revue PNAS révèle également que l'éruption du volcan Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai en janvier 2022 a réduit les niveaux d'ozone dans la stratosphère.
Le mystère persiste, mettant en lumière la complexité des interactions environnementales et la nécessité de poursuivre les recherches pour protéger notre bouclier naturel contre les rayons nocifs.