Tunisie : le Président Saïed a sauvé le pays du joug des Frères musulmans
Face aux crises successives ayant secoué la Tunisie sous le joug des Frères musulmans, le Président Kaïs Saïed a pris des mesures exceptionnelles visant à protéger l’Etat.
Après des mois de protestations populaires, de blocage institutionnel et à la suite de la faillite du système de santé, le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, très populaire, a invoqué l’article 80 de la Constitution qui lui permet de limiter les libertés et de lui conférer les pleins pouvoirs « en cas de danger imminent pour le pays » : gel du Parlement, couvre-feu décrété jusqu’au 27 août, limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, et campagne de répression anti-corruption (460 hommes d’affaires visés), rapporte le site « valeursactuelles ».
Son intervention répondait à l’exaspération du peuple, appauvri, qui fait face à l’augmentation des prix, à la difficulté croissante de trouver des produits de première nécessité, à la corruption généralisée et à la menace djihadiste exonérée, voire appuyée en sous-main par le parti Ennahda issu des Frères musulmans, qui est visé par le président.
La dimension anti-Frériste de cette reprise en main ajoute la Tunisie à la liste des pays arabes (Émirats, Arabie saoudite, Syrie, Egypte, Bahreïn) qui ont déclaré la guerre aux Frères musulmans, grands vainqueurs des révolutions démocratiques de 2011 qu’ils ont habilement récupérées.
Certains comparent la réaction du chef de l’Etat de tunisien à celle d’Abdelfattah al-Sissi en Egypte en 2013 face aux au président frériste défunt Mohamed Morsi, et affirment que les Frères musulmans sont « terminés » dans ce pays.
D’après l’ex-ambassadeur de Tunisie à l’UNESCO, Mezri Haddad, par ailleurs essayiste et philosophe, si c’est la fin des Frères « en tant que parti majoritaire et hégémonique depuis le coup d’Etat islamo-atlantiste de janvier 2011, déguisé en “révolution du jasmin”, ils feront cependant tout pour se maintenir en tant que parti légal, quitte à se débarrasser de leur gourou, Rached Ghannouchi. Même si cela sera difficile, ce dernier étant le seul à détenir les clefs de la caverne d’Ali Baba : les millions de dollars qu’il a amassés dans les banques suisses, londoniennes, indonésiennes et qataries », d’où les actions judiciaires en cours contre Ennahda accusés de méga-corruption.