Ukraine : la Hongrie dénonce la réunion de «dirigeants européens pro-guerre et anti-Trump» à Paris
Alors qu’une réunion de chefs d’État et de gouvernement européens se tient en France, en réponse à l'« accélération » de l’administration américaine sur l’Ukraine, la Hongrie dénonce une initiative visant, à entraver un règlement pacifique.
Le gouvernement hongrois a fustigé lundi la tenue d’une réunion en France de plusieurs dirigeants européens, visant à coordonner leur position face à l’« accélération » de l’administration américaine sur le dossier ukrainien.
« Aujourd’hui à Paris, des dirigeants européens frustrés, pro-guerre et anti-Trump se réunissent pour empêcher un accord de paix en Ukraine », a accusé le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, lors d’une conférence de presse au Kazakhstan, retransmise sur son compte Facebook. Et d’ajouter : « Contrairement à eux, nous soutenons les ambitions de Donald Trump. Contrairement à eux, nous soutenons des négociations entre la Russie et les États-Unis. »
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est ainsi l’un des seuls dirigeants de l’Union européenne, avec le Slovaque Robert Fico, à afficher ouvertement son enthousiasme pour Donald Trump tout en entretenant de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Il prône, sur le dossier ukrainien, un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture de pourparlers de paix, et refuse d’envoyer une aide militaire à Kiev. Avec le retour de Trump sur la scène internationale, le Premier ministre hongrois se sent conforté dans ses positions et critique « l’impuissance » de l’UE, écartée des discussions entre Washington et Moscou.
Une réunion en petit comité
Cette rencontre à Paris intervient deux jours après la Conférence de Munich sur la Sécurité, où le discours du vice-président américain J.D. Vance, jugé hostile à ses alliés, a suscité un vif malaise parmi les Européens.
Participeront à cette réunion informelle le président français Emmanuel Macron, ainsi que les chefs de gouvernement d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie, de Pologne, d’Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, aux côtés du président du Conseil européen, de la présidente de la Commission européenne et du secrétaire général de l’OTAN. La Slovénie a regretté que d’autres États membres de l’UE ne soient pas conviés.
« Sur un plan symbolique, les organisateurs du sommet de Paris montrent au monde que, même au sein de l’UE, tous les États ne sont pas traités sur un pied d’égalité », a déploré la présidente slovène Natasa Pirc Musar dans un communiqué.