Union européenne: des surtaxes sur les voitures électriques chinoises
La Commission européenne a annoncé il y a trois semaines son intention d’augmenter drastiquement les droits de douane qui frappent les véhicules électriques chinois à l’importation, c’est désormais chose faite.
C’est la dernière poussée de fièvre en date dans les relations commerciales tendues entre Pékin et Bruxelles.
L'enquête européenne sur les véhicules électriques chinois a été lancée à l’automne, résultat certaines voitures vont être frappées de 50 % de droits de douane.
Les premiers constructeurs chinois concernés sont BYD qui se verra appliquer 27,4 % de droits de douane, 39,9 % pour Geely, propriétaire de Volvo et 47,6 % pour SAIC, propriétaire de MG. Tous les autres constructeurs verront les droits de douane s’élever de 40,8 à 47,6 %, selon s’ils ont ou non coopéré avec les enquêteurs européens.
Pendant leurs six mois d’enquête, ces derniers ont épluché les comptes des trois premiers constructeurs, BYD, Geely et SAIC. Ils y ont trouvé les subventions versées par les autorités chinoises aux différentes étapes de la production. Les droits de douane additionnels imposés aujourd’hui sont proportionnels aux subventions.
L’Union européenne s’est dotée l’an dernier de nouveaux instruments juridiques pour protéger son marché et son industrie face à ses partenaires commerciaux.
L’objectif est de ne plus reproduire la situation des panneaux solaires où l’Europe a été accusée de faiblesse et de naïveté pour avoir accordé le statut d’économie de marché à la Chine. Avec pour résultat un marché européen submergé de photovoltaïque chinois et la destruction de l’industrie européenne de panneaux solaires.
Les États-Unis, l’Inde, la Chine ou le Brésil ont drastiquement augmenté les droits de douane et l’Union européenne était le dernier grand marché encore totalement ouvert avec seulement 10 % de droits de douane. En trois ans, la part de marché des véhicules électriques chinois est passée de 4 à 25 %. La mesure est aussi destinée à protéger les salariés alors que l’automobile représente treize millions d’emplois dans l’UE.
La crainte des mesures de rétorsion chinoises
Ces droits de douane sont pour l’instant qualifiés de « provisoires » car il y a des discussions encore en cours avec la Chine qui est vent debout contre la décision européenne, mais au sein de l’UE aussi la mesure est contestée parce que les constructeurs qui ne sont pas chinois, mais qui produisent dans le pays sont aussi concernés. C’est le cas par exemple de BMW, Tesla et même Dacia pour des pièces détachées.
Et les constructeurs allemands sont très préoccupés pour leur part de marché, ils craignent des mesures de rétorsion chinoises et Volkswagen a d’ailleurs déjà dénoncé la mesure européenne.
L’Allemagne essaie d’ailleurs sans succès pour l’instant de trouver une majorité de pays de l’UE pour voter contre ces droits de douane lors de la consultation qui aura lieu en septembre avant que ces mesures deviennent définitives dans trois mois.