Venezuela : Tensions croissantes après des manifestations violentes, 12 morts à déplorer
Pour la deuxième journée consécutive, des milliers de partisans de l’opposition se sont mobilisés dans les rues du Venezuela le 30 juillet pour contester les résultats des élections présidentielles, revendiquées comme gagnées par Nicolás Maduro.
Les affrontements ont conduit à la mort d'au moins 12 personnes et à l’arrestation de plusieurs centaines d’individus.
Depuis le scrutin de dimanche, une intense confrontation oppose le régime socialiste au pouvoir depuis 25 ans à une opposition qui dénonce une « fraude massive ». L’opposition réclame un dépouillement transparent des votes, une demande soutenue par la communauté internationale. Les présidents brésilien Lula da Silva et américain Joe Biden ont souligné l’importance de publier les résultats complets pour préserver la démocratie.
Des manifestations, marquées par des slogans tels que « Liberté, liberté ! », ont eu lieu à Caracas et dans d’autres villes. Les partisans du candidat Edmundo Gonzalez Urrutia et de la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado ont dénoncé la réélection de Maduro pour un troisième mandat. Gonzalez Urrutia a appelé les forces armées à ne pas réprimer le peuple.
Nicolás Maduro a accusé l’opposition de « violence criminelle » et a promis de sévères représailles contre ses détracteurs. Le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, a exigé l’arrestation de Machado et Gonzalez Urrutia, qualifiant la situation de « fascisme ».
La crise au Venezuela, déjà marquée par l’effondrement économique et la fuite de millions de citoyens, s’aggrave. Les ONG rapportent au moins 12 morts et de nombreux blessés parmi les manifestants et les forces armées. Le ministère de la Défense a fait état de 23 militaires blessés et de 749 arrestations, certains pour « terrorisme ».
Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé Maduro vainqueur avec 51,2 % des voix contre 44,2 % pour Gonzalez Urrutia. Toutefois, l’opposition conteste ces résultats, affirmant avoir des preuves d’une victoire pour Gonzalez Urrutia avec environ 70 % des voix. Neuf pays latino-américains ont appelé à un « réexamen complet avec des observateurs électoraux indépendants ».