Vidéo - Ce que l'on sait sur les ballons remplis de déchets en Corée du Sud par la Corée du Nord
La Corée du Nord a envoyé dimanche 2 juin environ 600 nouveaux ballons remplis de déchets, allant des mégots de cigarettes à du plastique, à travers la frontière.
Depuis mardi, près d'un millier de ballons ont ainsi été lancés en Corée du Sud, selon l'état-major interarmées sud-coréen, rapporte RFI.
« Nous allons temporairement suspendre la dispersion de déchets de papier au-delà de la frontière », a indiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA, en assurant que cette « contremesure » avait été efficace.
Depuis mardi, près de 1 000 ballons ont été lancés par Pyongyang vers son voisin, dont 600 dimanche, selon l'état-major interarmées sud-coréen, Séoul dénonçant une action « de bas étage » et menaçant d'engager des représailles.
Les ballons ont atterri dans les provinces du nord de la Corée du Sud, y compris la capitale Séoul et la région adjacente de Gyeonggi. À mesure qu'ils touchent terre, ils sont récupérés par des hommes en combinaison.
« Un cadeau pour les Sud-Coréens » dit Pyongyang, « une provocation de bas-étage » répond Séoul. Face à l'arrivée de ces nouveaux ballons de déchets, la Corée du Sud a convoqué ce dimanche 2 juin le Conseil National de Sécurité pour réagir à ce que Séoul considère comme une violation de l'armistice, souligne notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti. Un accord d'armistice a mis fin aux hostilités entre les deux Corées en 1953.
La mesure envisagée par le Conseil National de Sécurité consiste à relancer les haut-parleurs frontaliers. Installés de part et d'autre de la zone démilitarisée séparant les deux pays en 1953, ces haut-parleurs diffusent des messages de propagande et de la musique. Si Séoul et Pyongyang ont accepté d'y mettre fin en 2004, les haut-parleurs ont été relancés à de nombreuses reprises. La dernière fois couvre la période de 2015 à 2018.
Propagande anti-nord-coréenne, K-pop et bulletins d'information, les appareils sud-coréens s'entendent entre 10 et 24 kilomètres à l'intérieur de la Corée du Nord. S’ils sont censés démoraliser et énerver l'adversaire, leur effet reste à relativiser selon les experts. Beaucoup d'entre eux craignent provoquer une escalade des tensions avec le régime par la diffusion de ces messages de propagande. Pour l'heure, le gouvernement sud-coréen se dit prêt à relancer les haut-parleurs à tout moment.
L'état-major a demandé au public d'éviter « tout contact » avec ces déchets, bien qu'aucune matière dangereuse n'ait été trouvée.
De son côté, Pyongyang a affirmé en début de semaine que ses ballons, des « cadeaux sincères », visaient à riposter à l'envoi sur son territoire de ballons chargés de tracts de propagande contre le dirigeant Kim Jong-un. La Corée du Nord est depuis longtemps exaspérée par ces actions de militants sud-coréens, qui envoient parfois également de l'argent, du riz ou des clés USB de fictions télévisées sud-coréennes. Kim Yo-jong, la sœur de Kim Jung-un, a raillé la Corée du Sud au sujet des ballons cette semaine en arguant que les Nord-Coréens ne faisaient que pratiquer leur liberté d'expression.