Vidéo... France : Le militant franco-béninois Kemi Seba brûle son passeport français
Le militant franco-béninois a déjà été condamné à plusieurs reprises en France pour provocation à la haine raciale et violences en réunion.
La préfecture d'Essonne avait voulu interdire la conférence prévue ce samedi 16 mars en raison des risques de troubles à l'ordre public.
Kemi Seba a tenu une conférence de presse en France. Au cours de cette échange avec les journalistes, le militant panafricaniste a brûlé son passeport français.
En fait, une vidéo du militant panafricaniste franco-béninois Kemi Seba fait le tour des réseaux sociaux depuis ce samedi soir. On y voit l’homme devant des militants brûlant son passeport français. En déclarant : « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient de chiens ». Et de clamer haut et fort sa fierté d’être africain : « Je suis un homme noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre ».
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Il est à noter que Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est un militant panafricaniste franco-béninois connu pour son activisme contre le néocolonialisme et pour la promotion de la souveraineté africaine. Fondant plusieurs organisations, dont la plus récente, Urgences Panafricanistes, il se bat pour l’unité et le développement autonome de l’Afrique. Figure controversée, Seba est célèbre pour ses actions spectaculaires et ses discours engagés, rapporte le site Afrik.
Une réponse aux autorités françaises
À travers ce geste, Kemi Seba a voulu apporter une réponse forte aux autorités françaises qui ont annoncé il y a quelques jours avoir enclenché une procédure pour le déchoir de sa nationalité française. En réaction, le militant avait immédiatement déclaré : « C’est pour nous une décoration de guerre, et je ne mendierai pas pour garder leur nationalité ». Et d’ajouter : « Africain et fier de l’être jusqu’à mon dernier souffle ». Ce samedi, il a franchi le pas.
Une conférence de presse d’abord interdite
La manifestation organisée par Kemi Seba, ce samedi, en France a d’abord été interdite par la préfecture. Le Préfet évoquant des risques de trouble à l’ordre public. Mais, cette interdiction a été cassée par le tribunal administratif de Versailles. En effet, le juge a vu dans l’arrêté préfectoral « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ».
Kemi Seba n’a pas manqué de saluer cette décision du tribunal qu’il a savourée comme une victoire sur le gouvernement français. « La censure du gouvernement français a échoué : la conférence de presse est maintenue. La préfecture a voulu l’interdire, mais le tribunal administratif vient de nous donner raison et suspend l’arrêté d’interdiction », a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux. Pour autant, il il faut noter que c’est bien les institutions françaises, à travers la justice de l’hexagone, qui lui donnent l’occasion de s’exprimer. La liberté d’expression reste garantie par la France, même contre ses détracteurs.
En France, il a été accusé l'an dernier par le président de la commission Défense de l'Assemblée nationale Thomas Gassilloud (majorité présidentielle) d'être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français".