Vidéo - Les mariages collectifs en Côte d'Ivoire : une solution face à la hausse des coûts
En Côte d'Ivoire, le nombre de mariages célébrés officiellement devant la mairie connaît une baisse, principalement en raison de l'augmentation des coûts associés aux cérémonies.
Les célébrations de mariage deviennent de plus en plus sophistiquées et onéreuses, ce qui empêche de nombreuses personnes de les organiser.
Pour répondre à cette situation, certaines entreprises et institutions organisent des mariages collectifs, une solution qui permet de réduire les dépenses tout en facilitant l'union légale des couples.
Un exemple récent de mariage collectif a été organisé par la société de transports publics Sotra et la société Ivosep, mais c’est dans le milieu militaire que cette pratique a pris une forme particulièrement significative.
En décembre 2024, 280 militaires se sont mariés lors d’une cérémonie organisée par l'état-major des Armées et financée par le ministre de la Défense. L'événement s'est déroulé de manière simple et pragmatique, chaque couple étant accompagné de seulement deux témoins.
L’échange du consentement s'est effectué après la lecture des articles du Code civil, dans une atmosphère à la fois solennelle et émotionnelle. Pour de nombreux participants, ce mariage représente un soulagement après des années d'attente, comme le confie le sergent Modeste Nankou Djogo, qui a attendu 27 ans avant de pouvoir se marier officiellement.
La raison principale de la popularité croissante des mariages collectifs réside dans leur capacité à alléger les coûts.
Les dépenses liées à l'organisation de la fête et à l'administration des formalités peuvent représenter un frein majeur, en particulier pour les militaires ou les personnes en situation précaire.
Le sociologue Gnelbin Hlil souligne que ce sont souvent les festivités qui génèrent les coûts les plus élevés dans les mariages traditionnels.
Dans le cas des mariages collectifs, ces frais sont réduits de manière significative. Par exemple, le sergent-chef Gbagbé, père de six enfants, a mentionné que sans cette initiative, les coûts pour un mariage civil auraient pu atteindre entre 2 et 2,5 millions de francs CFA.
Ce type de cérémonie collective répond également à un besoin social plus large : soutenir les familles de militaires, notamment les veuves, qui rencontrent souvent des difficultés administratives pour accéder aux droits liés à leur statut d'ayant droit.
Le général Lassina Doubia, chef d’état-major des Armées, a évoqué les difficultés des veuves qui peinent à attester de leur qualité pour bénéficier des droits sociaux liés au décès de leur mari.
Le succès de ces mariages collectifs semble encourager d'autres initiatives similaires dans diverses régions de la Côte d'Ivoire, avec des cérémonies prévues dans les prochaines semaines à Bouaké, Daloa, Korhogo, Man et San Pedro.
Ces événements illustrent une tendance croissante à rendre le mariage plus accessible et moins coûteux pour les Ivoiriens, tout en répondant à des problématiques sociales et économiques locales.