Vidéo .. Emmanuel Macron au 20h : Ce qu'il faut retenir de l'allocution du président français
Malgré les critiques, le chef de l'État a maintenu que la réforme des retraites était «nécessaire». Pour enfin tourner la page, il souhaite lancer de nouveaux chantiers avec comme horizon le 14 juillet.
- France : Emmanuel Macron s’exprimera lundi soir
- Emmanuel Macron : une allocution pour tenter de tourner la page des retraites
Tenter de sortir de la crise. Emmanuel Macron misait sur son allocution télévisée lundi soir pour enfin tourner la page de la réforme des retraites, promulguée dans la nuit de vendredi à samedi. Malgré les contestations encore vives, le chef de l'État a maintenu que le texte était «nécessaire» pour «garantir la retraite de chacun».
Le président de la République en a profité pour dresser de nouveaux chantiers, sur le travail mais aussi sur la réindustrialisation et sur l'ordre républicain, selon le Figaro.
«Est-ce une réforme acceptée ? À l’évidence, non», a reconnu le chef de l'État. Malgré des «mois de concertations» avec les partenaires sociaux, Emmanuel Macron «regrette» qu'un «consensus» n'a pas «été trouvé» sur la réforme des retraites. Face à cet échec, le président a dit qu'il tirerait, avec son gouvernement, «tous les enseignements».
Le chef de l'État a affirmé avoir «entendu dans les manifestations une opposition» à la réforme des retraites. Toutefois, a poursuivi Emmanuel Macron, c'est «plus généralement de la colère qui s'exprimait». «Colère face à un travail qui, pour trop de Français, ne permet plus de bien vivre, face à des prix qui montent», a constaté le président. Le chef de l'État a assuré que «personne, et surtout pas moi, ne peut rester sourd à cette revendication de justice sociale et de rénovation de notre vie démocratique en particulier exprimée par notre jeunesse».
Le travail, premier «chantier» à venir
Dans les cortèges, le chef de l'État a notamment entendu la «colère face à un travail, qui, pour trop de Français, ne permet plus de bien vivre». Face à ce constat, le gouvernement va donc rouvrir le «chantier du travail». Parmi les pistes évoquées, l'exécutif compte réformer les lycées professionnels ou accentuer les efforts pour «ramener vers le travail les bénéficiaires du RSA».
Vers de nouvelles négociations avec les partenaires sociaux ?
Le chef de l'État a-t-il entendu les critiques sur la verticalité du pouvoir ? Emmanuel Macron a assuré vouloir ouvrir «sans limites ni tabous une série de négociations» sur des sujets liés au travail, comme le partage des richesses, la reconversion professionnelle ou l'emploi des seniors. Ces échanges doivent réunir les organisations patronales et syndicales, les premières étant reçues dès ce mardi, quand les secondes ont refusé de rencontrer le locataire de l'Élysée pour le moment. Objectif : créer un «nouveau pacte de la vie au travail», dans les semaines qui viennent.
«Rénover l'ordre républicain» et «renforcer le contrôle de l'immigration illégale», deuxième chantier
Emmanuel Macron a promis de s'emparer de «l'ordre républicain». «Il n'y a pas de liberté sans lois, ni sans sanctions envers ceux qui transgressent le droit des autres», a-t-il voulu rappeler. L'État doit donc «recruter plus de 10.000 magistrats et agents» et «créer 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes».
Le président a assuré que cette lutte «contre toutes les formes de délinquance et toutes les fraudes» sera «au cœur de l'action du gouvernement». Sur ces questions, des «annonces fortes» doivent être faites «dès le mois de mai». Emmanuel Macron a également promis de renforcer «le contrôle de l'immigration illégale, tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays».
Améliorer le fonctionnement des institutions
Lors de sa prise de parole, le chef de l'État a dit souhaiter «lutter contre le sentiment persistant que voter n'est plus décider». Un clin d'œil à la crise démocratique pointée du doigt par le patron de la CFDT, Laurent Berger. Emmanuel Macron compte donc proposer «des grandes pistes» pour améliorer l'efficacité des institutions et la participation citoyenne, citant l'exemple de la «convention citoyenne sur la fin de vie».
Le «progrès pour mieux vivre», troisième chantier
Reconnaissant la colère de Français qui «ont le sentiment de faire leur part, mais sans être récompensés de leurs efforts, ni en aides ni en services publics efficaces», le chef de l'État a dit vouloir faire en sorte d'améliorer le quotidien de nos concitoyens. «Ce sont nos services publics qui devront porter cette espérance, de la petite enfance au grand âge», a-t-il plaidé, défendant son bilan sur l'école et la santé. À l'hôpital, «d'ici deux ans, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d'urgence», a-t-il notamment affirmé.
Un premier bilan au 14 juillet
Entourée «d'autres responsables de la nation», la première ministre, Elisabeth Borne, détaillera la semaine prochaine les trois chantiers, énumérés ce lundi soir par le chef de l'État. Emmanuel Macron donne rendez-vous aux Français le 14 juillet pour faire «un premier bilan» de cette nouvelle feuille de route du gouvernement.