Vidéo. Vladimir Poutine entame une visite officielle en Chine
Le président russe Vladimir Poutine a atterri jeudi à Pékin pour une visite d'État de deux jours en Chine, dans le cadre d'une démonstration d'unité entre les alliés de pays autoritaires.
Cette visite intervient alors que la Russie est devenue économiquement plus dépendante de la Chine après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par Moscou il y a plus de deux ans.
À la veille de sa visite, M. Poutine a déclaré dans une entrevue aux médias chinois que le Kremlin était prêt à négocier sur le conflit en Ukraine.
Selon l'agence de presse officielle Xinhua, le président russe a toutefois précisé que de telles négociations devaient prendre en compte les intérêts de tous les pays impliqués dans le conflit, y compris ceux de Moscou.
Le voyage officiel de deux jours du dirigeant russe intervient alors que les forces de son pays ont lancé la semaine dernière une offensive dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Il s’agit de l’incursion frontalière la plus importante depuis le début de l’invasion à grande échelle, forçant près de 8000 personnes à fuir leurs foyers.
Parallèlement aux efforts de Moscou pour tirer parti de ses acquis dans la région voisine du Donetsk, la guerre qui dure depuis deux ans est entrée dans une phase critique pour l’armée ukrainienne, épuisée, qui attend de nouveaux approvisionnements en missiles antiaériens et en obus d’artillerie de la part des États-Unis.
«Nous n'avons jamais refusé de négocier, a déclaré M. Poutine, cité par l'agence Xinhua. Nous souhaitons un règlement global, durable et juste de ce conflit, par des moyens pacifiques.»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que toute négociation devait inclure la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, le retrait des troupes russes, la libération de tous les prisonniers, la création d’un tribunal pour les responsables de l’agression et des garanties de sécurité future pour l’Ukraine.
Pékin se dit «neutre»
La Chine prétend adopter une position neutre dans ce conflit, mais Pékin a soutenu les affirmations de Moscou selon lesquelles la Russie avait été incitée à attaquer l'Ukraine par l'Occident, malgré les aveux publics de M. Poutine de son désir de restaurer les frontières centenaires de la Russie comme raison de son agression.
Le président Poutine a imputé à l’Occident l’échec des négociations au cours des premières semaines de la guerre et il a salué le plan de paix de la Chine pour l’Ukraine, qui permettrait à Moscou de consolider ses gains territoriaux.
«Pékin propose des mesures pragmatiques et constructives pour parvenir à la paix en s'abstenant de poursuivre des intérêts particuliers et une escalade constante des tensions, minimisant ainsi l'impact négatif du conflit sur l'économie mondiale», avait déclaré le président russe.
M. Poutine a déclaré qu’une proposition chinoise de 2023, rejetée par l’Ukraine et l’Occident, pourrait «jeter les bases d’un processus politique et diplomatique qui prendrait en compte les préoccupations de sécurité de la Russie et contribuerait à parvenir à une paix durable à long terme».
Ce voyage officiel renforce les efforts déployés par la Chine et la Russie pour renverser l’ordre démocratique occidental, dirigé par les États-Unis, en faveur d’un modèle plus autoritaire qui écrase l’opposition politique, les droits de la personne et la liberté d’expression. M. Poutine a entamé ce mois-ci un cinquième mandat.
S'exprimant mardi à la chambre haute du Parlement russe, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou et Pékin étaient «objectivement intéressés à maintenir leur avance dans les efforts visant à établir un ordre mondial plus juste et plus démocratique».
Moscou a noué des liens de plus en plus étroits avec Pékin alors que la guerre s'éternise dans sa troisième année, détournant l'essentiel de ses exportations d'énergie vers la Chine et s'appuyant sur les entreprises chinoises pour importer des composants de haute technologie destinés aux industries militaires russes afin de contourner les sanctions occidentales.
Les liens militaires entre la Russie et la Chine se sont également renforcés: les deux pays ont organisé une série d'exercices de guerre conjoints ces dernières années, notamment des exercices navals et des patrouilles de bombardiers à longue portée au-dessus de la mer du Japon et de la mer de Chine orientale.