Violences en Irlande du Nord : "le Brexit a déstabilisé une paix déjà fragile"
Depuis dix jours, de violentes émeutes secouent l'Irlande du Nord.
Attisées par le Brexit, ces tensions, sans précédent depuis plusieurs années, laissent craindre un regain du conflit entre unionistes, défenseurs du maintien de la nation au sein du Royaume-Uni, et républicains, partisans d’une Irlande réunifiée.
L'Irlande du Nord est-elle en train de renouer avec de "vieux démons" ? Depuis une dizaine de jours, des émeutes éclatent chaque soir dans plusieurs villes, notamment à Belfast. Dans des zones loyalistes, des groupes d'adolescents s'arment de briques et de cocktails Molotov. Leur cible : des républicains catholiques.
Dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 avril, la police a ainsi été prise en étau entre les loyalistes, en majorité des protestants, et républicains, en majeure partie catholiques. Pendant des heures, ces jeunes se sont lancés des projectiles, s'en prenant aussi aux forces de l'ordre. Vendredi, les autorités ont dénombré plus de 50 blessés parmi les forces de l'ordre.
Ces images font resurgir le spectre des trois décennies sanglantes de guerre civile entre loyalistes et républicains, qui avait fait 3 500 morts, et qui s'était conclue en 1998 par l'accord du Vendredi saint.
Face à cette escalade, le gouvernement britannique a réitéré vendredi son appel au calme, resté jusqu'ici lettre morte. Londres a dépêché sur place le ministre de l'Irlande du Nord, Brandon Lewis.
Les violences se sont en grande partie calmées vendredi soir, à la suite de l'annonce de la mort du prince Philip, époux de la reine Elizabeth II, à 99 ans. Des manifestations et des marches qui avaient été prévues dans des quartiers unionistes de la capitale Belfast ont été annulées après l'annonce.