INFOGRAPHIE/Les derniers instants de Yahya Sinwar avant sa mort lors d’un raid israélien
Le journal israélien estime que la disparition de Yahya Sinwar constitue une « mauvaise nouvelle pour les otages » et ne fera qu’accentuer « l’arrogance meurtrière de Netanyahu ».
Selon Haaretz, il est clair que Netanyahu, accompagné du ministre de la Défense Yoav Galant et du reste du gouvernement, utilisera cette réussite à des fins politiques. Cela pourrait également servir le chef d’état-major Herzi Halevi, en détournant l’attention de sa responsabilité dans les événements du 7 octobre, qui constituent un des plus grands échecs militaires et de renseignement pour Israël depuis 1948.
Concernant les otages, Haaretz ajoute que « la possibilité de les libérer diminue », suggérant que les membres du Hamas, désormais sans leadership central, pourraient réagir par vengeance et tuer plus d’otages.
D’un autre côté, L’Orient-Le Jour met en avant « l’élimination de Sinwar lors d’une opération à Gaza », accompagnée de l’image d’une jeune fille palestinienne portant une bassine en métal et attendant pour recevoir des rations alimentaires. Le journal libanais en langue française souligne que le sort des 400 000 Gazaouis piégés dans les combats dans le nord de la bande de Gaza suscite des préoccupations internationales croissantes.
Nouveaux défis
Dans la presse américaine, The New York Times parle d’une « rencontre fortuite » qui a conduit à la mort de Yahya Sinwar. Le journal détaille qu’une patrouille de routine, lors d’une fusillade, a détruit une partie du bâtiment où se trouvaient plusieurs militants, dont Sinwar. La question posée par le journal est : « Sinwar est mort, les combats vont-ils s’arrêter ? ».
Le quotidien note que bien que cet événement puisse offrir à Israël l’opportunité de crier victoire et d’accepter un cessez-le-feu, il reste peu probable que les deux camps changent de stratégie immédiatement.
Le Washington Post, quant à lui, adopte un ton plus prudent, évoquant « de nouveaux obstacles » et se demandant si un successeur capable de négocier un cessez-le-feu existe à la tête du Hamas. Le journal se questionne également sur la décision de Netanyahu : mettra-t-il fin à la guerre ou intensifiera-t-il les efforts pour obtenir une victoire plus large à Gaza ?
Le Wall Street Journal partage cette réflexion, en posant la question : « Après la mort de Sinwar, Israël a-t-il un choix difficile à faire : déclarer la victoire ou poursuivre le combat ? ».
Le sort des otages
En France, Libération fait sa Une avec une photo de Yahya Sinwar et titre : « Yahya Sinwar, instigateur du 7 octobre, la fin d’un chef sanguinaire ». Le journal s’interroge sur les répercussions de cette mort : « Cela peut-il changer le cours de la guerre ? ».
Selon Libération, cette élimination pourrait offrir une occasion pour les Américains de faire pression pour un retrait israélien de Gaza et pour initier la reconstruction. Le quotidien soulève également la question du sort des 63 otages supposés encore en vie, et estime que l’Iran, via Téhéran, détient la clé pour les sauver de représailles et négocier leur libération contre des garanties de la part d’Israël.
Enfin, Le Figaro met en lumière que Yahya Sinwar aurait été tué « presque par hasard par une patrouille israélienne » et non lors d’une opération ciblée des forces spéciales. Le journal y voit une justification pour Netanyahu d’avoir maintenu des troupes au sol, malgré les critiques venant aussi bien de la communauté internationale, que de l’opposition politique, des familles des otages et d’une partie de l’armée israélienne.