Affaire de corruption au Mali : Un ancien ministre et des cadres d'EDM-SA incarcérés
Le lundi 22 janvier dernier, l'ancien ministre des Mines, de l'Énergie et de l'Eau, Lamine Seydou Traoré, a été placé sous mandat de dépôt, accompagné par d'anciens Directeurs Généraux d'EDM-SA, Oumar Diarra et Kouréïchi Konaré.
Ils font face à des accusations d'« atteinte aux biens publics, faux et usage de faux » en lien avec la gestion de la société Energie du Mali (EDM-SA).
Les poursuites découlent notamment du marché de fourniture de 27 groupes électrogènes attribué à la société Case Construction. Des opérateurs pétroliers impliqués dans les marchés de carburant pour la société sont également visés par ces accusations.
La procédure judiciaire a été initiée suite à une plainte de la ministre de l'Énergie, Bintou Camara, contre un groupe de cadres et fournisseurs d'EDM-SA, alléguant un « vol qualifié et atteinte aux biens publics », notamment la disparition de 59 citernes. Le Pôle national économique et financier a enquêté sur les agissements de l'ancien Directeur général d'EDM-SA, Oumar Diarra, qui aurait engagé des commandes d'une valeur totale de près de 18 milliards de FCFA et conclu 45 contrats pour plus de 52 milliards de FCFA entre le 20 et le 27 juillet 2023.
Les investigations ont révélé plusieurs irrégularités, avec des fournisseurs de l'Energie du Mali également placés sous mandat de dépôt pour non-livraison des quantités de carburant payées. Le marché de fourniture de 27 groupes électrogènes conclu entre EDM-SA et la société Case Construction fait également l'objet d'une enquête pour son absence de cahier des clauses techniques particulières, avec l'implication de l'ancien directeur général Kouréïchi Konaré et de son adjoint, Samba Moussa Ben Diakité.
Le président de la Transition au Mali, le colonel Assimi Goita, avait précédemment évoqué la mauvaise gestion des trente dernières années comme cause des délestages dans la capitale malienne lors de son discours du nouvel an. Cependant, les personnes incriminées n'étaient en poste qu'à partir de novembre 2020, soit trois mois après le putsch d'août 2020. Les personnalités impliquées sont actuellement en détention en attendant leur procès qui sera fixé dans les jours à venir.