Algérie : peine de mort requise contre les assassins du martyr Djamel Bensmail
La scène la plus dramatique depuis au moins deux décennies. Les images de l'assassinat de Djamel Bensmail sont encore dans la tête de tous les Algériens
Le musicien et peintre de 38 ans était venu aider les habitants des villages touchés par les incendies dramatiques de l’été 2021.
Pris pour un pyromane, il a été battu à mort par la foule. Le procès n’a pas vraiment permis de reconstituer clairement l’enchaînement des faits.
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En ce mois d’août 2021, le pays est dévoré par les flammes qui ont déjà détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts dans 26 wilayas, et causé la mort de plus 90 personnes, parmi lesquelles 33 militaires. Quand le feu s’est engouffré dans les hameaux nichés dans les forêts de Kabylie, les habitants ont refusé d’abandonner leurs terres et leur bétail. Avant l’arrivée des secours, ils ont tenté de contenir les incendies, aidés par des bénévoles qui se sont déplacés sur les lieux, et avec les moyens du bord : pulls, couvertures et branches d’oliviers.
Djamel Bensmail, musicien et peintre de 38 ans, avait quitté Miliana, sa ville natale, située à trois heures de route à l’ouest de Tizi-Ouzou pour prêter main forte aux villageois. À peine arrivé, il est pris à parti par une foule hystérique qui le bat à mort. Ce drame dans le drame qui s’est déroulé le 11 août en fin de journée, a été filmé par de nombreux habitants de la région.
Le procès des présumés assassins de l’artiste s’est ouvert le 15 novembre, quinze mois après la tragédie, au tribunal criminel de Dar El Beida. Ce 19 novembre, le procureur a requis la peine capitale contre plus de 70 détenus qui comparaissaient pour « homicide volontaire avec préméditation », mais aussi pour « actes terroristes et subversifs contre l’État et l’unité nationale ».
Le verdict devrait être annoncé très prochainement par le tribunal. Quant aux circonstances réelles du meurtre de l’artiste, devenu pour les Algériens un symbole d’altruisme, le procès n’aura pas réellement permis de les élucider. Selon Jeune Afrique