Attentat à Paris : l’assaillant « assume et revendique totalement son geste » en garde à vue
L'auteur de l'attentat à Paris, actuellement en détention, déclare de manière explicite et totale assumer sa responsabilité dans l'attaque.
Il apparaît « très froid », « clinique » et « désincarné ». L’auteur de l’attaque mortelle au couteau samedi près de la tour Eiffel « assume et revendique totalement son geste » lors de sa garde à vue toujours en cours ce lundi, a indiqué une source proche du dossier. « Tout laisse à penser » qu’il a « agi seul », selon cette même source. Armand Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien de 26 ans, a dit encore avoir agi en « réaction à la persécution des musulmans dans le monde ».
L’homme avait été interpellé après l’attaque qui a causé la mort d’un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes, samedi vers 21h30 à proximité du pont de Bir-Hakeim (XVe arrondissement). Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a de son côté insisté lundi sur le « ratage » dans le suivi psychiatrique de ce jeune extrémiste radical.
« Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique »
Quatre personnes - l’auteur présumé, des membres de sa famille et de son entourage - étaient toujours en garde à vue lundi midi, a-t-on appris auprès du parquet antiterroriste. « Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu’il allait mieux », a dit Gérald Darmanin à propos du jeune homme, radicalisé depuis 2015. Ce dernier était soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur. Rapporte Le Parisien
Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard avait indiqué que l’assaillant, fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), était « soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur » jusqu’à la fin de la mise à l’épreuve le 26 avril 2023, après une nouvelle expertise psychiatrique.
Cette nouvelle expertise avait été demandée par le Pnat (Parquet national antiterroriste) au regard de « l’évolution de certains troubles psychiatriques déjà relevés lors de sa détention », a précisé le procureur. « Il y a quelqu’un de malade mentalement, qui ne prend plus de médicaments pour soigner ses délires et qui passe à l’acte incontestablement. Il faut réfléchir à tout ça pour protéger les Français », a insisté le ministre de l’Intérieur.
Il « se repliait sur lui-même »
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a estimé que le parcours « médical, administratif et pénal » de l’auteur de l’attentat était « conforme à ce qui a été prescrit et à l’état du droit », ce qui pose la question de « l’adaptation du droit » selon lui. Selon les premiers éléments de l’enquête, la mère du suspect avait indiqué en octobre à la police qu’elle s’inquiétait pour son fils, voyant qu’il « se repliait sur lui-même », a rapporté dimanche Jean-François Ricard.
Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitaliser d’office, chose finalement impossible en l’absence de troubles, indique une source proche du dossier. Sa mère, en outre, ne voulait pas demander son hospitalisation forcée. Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu’il « allait mieux », toujours d’après la même source.
Un acte « préparé depuis plusieurs semaines »
Dans une vidéo publiée avant son passage à l’acte sur son compte X (ex-Twitter), Armand Rajabpour-Miyandoab a fait allégeance au groupe Daech, apportant notamment « son soutien aux terroristes agissant dans différentes zones », a déclaré le procureur. L’acte a « potentiellement été préparé depuis plusieurs semaines », analyse une source proche du dossier. Les enquêteurs cherchent à déterminer quand les armes de l’agression ont été achetées.