Berlin est l'hôte du sommet économique "Compact with Africa".
De nombreux dirigeants du continent sont attendus ce lundi dans la capitale allemande. Mais les bénéfices de ce projet tardent encore à se manifester.
Avec 800 participants enregistrés, l'édition 2023 de Compact with Africa promet d'être la plus grande conférence économique jamais organisée sur le sol allemand, affirme Heiko Schwiderowski, directeur du département Afrique subsaharienne auprès de la DIHK, la Conférence des chambres du commerce et de l'industrie allemande.
Un intérêt qui se reflète aussi dans les échanges commerciaux en hausse entre l'Allemagne et les pays africains.
Des chiffres à la hausse
Ce lundi, les partenariats énergétiques et l'exploitation des matières premières sont tout en haut de l'agenda avec, comme toujours, un accent particulier mis sur la bonne gouvernance. La base de la confiance, notamment pour les investisseurs allemands, estime Heiko Schwiderowski.
Environnement encore instable
Mais l'initiative allemande a-t-elle réellement permis d'engendrer plus de croissance et de prospérité sur le continent africain ?
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Selon l'analyste économique kenyan X.N. Iraki, il est encore trop tôt pour tirer un bilan : "Compact with Africa est une idée géniale, mais on ne peut pas encore évaluer ses effets. L'initiative est supposée attirer des investissements privés, mais le problème c'est que sur place, les conditions ne sont pas idéales pour de tels investissements. Nous n'avons pas de bonnes infrastructures, l'instabilité politique est une réalité, tout comme la croyance que les pays africains ont besoin d'une aide extérieure. Je pense qu'il est temps qu'ils deviennent plus autonomes."
Et il suggère de donner encore un peu de temps à Compact with Africa pour se développer.
Industrialisation et emplois
Mais l'économiste allemand Robert Kappel se montre, lui, moins optimiste et trouve au contraire que, six ans après sa création, le projet s'essouffle :
"Il faut impérativement réformer ce modèle et veiller beaucoup plus à ce que les intérêts de l'Afrique jouent un rôle plus important. Ici, le mot-clef c'est l'industrialisation et les emplois qui vont avec."
Si des pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou encore la Tunisie ont enregistré effectivement une augmentation des investissements privés en provenance des pays du G20, le niveau global reste plutôt faible.
Pour Robert Kappel, il serait plus censé de développer les infrastructures sur place pour stimuler le commerce intérieur et créer des emplois pour une grande partie de la population. Un objectif qui, pour le moment, n'a pas encore été rempli par Compact with Africa. Rapporte DW.