Ukraine : Pourquoi Biden refuse-t-il l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne? le Général Pinatel répond
Lors d’un entretien accordé à Al-Ain News, le Général Jean-Bernard Pinatel, expert dans la gestion des risques géopolitiques, a expliqué la raison derrière le refus de Biden d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur l'Ukraine.
Interrogé sur la nature du différend actuel entre la Russie et l’Ukraine, M. Pinatel a indiqué que la guerre en Ukraine était formellement une guerre limitée entre la Russie et l’Ukraine mais est « en fait une guerre voulue par les Etats-Unis pour éviter toute alliance stratégique de l ’Europe de l’Ouest avec la Russie », ajoutant que « si cette alliance avait lieu elle aurait affaibli la domination que le camp anglo-saxon exerce sur le monde depuis la fin de l’URSS ».
Concernant la responsabilité du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le déclenchement de cette guerre, le Général Pinatel n’a pas hésité de répondre que « Zelensky n’est jusqu’à présent que le serviteur des intérêts américains, étroitement contrôlé depuis Washington ».
« Mais deux actions qu’il a entreprises récemment pour essayer de faire escalader ce conflit (sabotage du pont de Crimée, missile S300 envoyé en Pologne) montre qu’il cherche à devenir acteur de cette relation qui ne lui offre aucune perspective pour reconquérir le terrain perdu », poursuit-il.
S’agissant de l’atermoiement marqué par l’OTAN en ce qui concerne l’adhésion de l’Ukraine au Nato, le vice-président de GEOPRAGMA, a fait savoir que tout « affrontement entre l’OTAN et la Russie conduirait immanquablement à une guerre nucléaire ce que Washington veut absolument éviter comme l’a montré le refus de Biden, début mars, d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine qui aurait conduit à un affrontement direct entre pilotes américains et russes avec les risques d’escalade inévitables »
Et de préciser qu’ « on l’a encore vu avec le missile S300 qui est tombé en Pologne. Alors que Zelenski proclamait que c’était un missile russe, les Etats-Unis et l’Otan l’ont démenti immédiatement », souligne-t-il.