Attaques terroristes au Burkina Faso : nouveau weekend meurtrier, 42 soldats et civils tués
Deux jours après avoir décrété la « mobilisation générale » contre les violences terroristes, le Burkina Faso a connu un nouveau week-end meurtrier.
Dix soldats et trente-deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) ont été tués les 15 et 16 avril dans deux attaques distinctes.
Samedi 15 avril, un « détachement militaire et de VDP a été la cible d’une attaque par des hommes armés non identifiés », aux environs de 16h, près d’Aorema, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, selon un communiqué du gouvernorat de la région du Nord.
L’armée affirme que « le bilan est de 40 combattants » morts (« 8 militaires et 32 VDP ») et ajoute qu’ »au moins 50 terroristes » ont été « neutralisés » dans une « riposte », notamment aérienne, de l’armée.
Dimanche, « une autre attaque a visé le détachement militaire de Kongoussi (province du Bam, région du Centre-Nord) », selon la même source, qui fait état de « deux militaires » tués et d’une « vingtaine de terroristes neutralisés ».
L’aérodrome de Ouahigouya visé
Le gouvernorat de la région du Nord indique dans son communiqué que « 33 blessés » de la première attaque sont « dans un état stable » et « pris en charge au Centre hospitalier universitaire régional de Ouahigouya », chef-lieu de la région du Nord.
Selon l’armée, « deux blessés » de la deuxième attaque ont également été « évacués pour une prise en charge ».
Selon une source sécuritaire, le détachement ciblé par l’attaque de samedi assurait « la sécurité de l’aérodrome de Ouahigouya, qui a été visé ».
« De violents combats ont effectivement eu lieu hier [samedi] soir » pendant « près de deux heures », a témoigné un habitant de la ville. Il affirme également que « plusieurs frappes aériennes ont visé des positions de jihadistes présumés » le 14 avril.
Appel à la défense
Les autorités de transition au Burkina Faso, présidées par le capitaine Ibrahim Traoré, ont décrété la « mobilisation générale » et la « mise en garde », afin de « donner à l’État tous les moyens nécessaires » pour faire face aux attaques terroristes qui frappent le pays.
Avec ces mesures, elles auront notamment « le droit de requérir les personnes, les biens et les services » mais aussi « le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif ».
Le ministère de la Défense a lancé deux jours auparavant, le 11 avril, une opération baptisée « Greniers vides », appelant tous les militaires du pays, actifs ou retraités, à donner leurs uniformes pour les soldats actuellement sur le terrain.
La semaine dernière, 44 civils avaient été tués lors de l’attaque de deux villages du nord-est du Burkina, près de la frontière nigérienne.
En février, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait fait part de sa « détermination intacte » à combattre les terroristes, malgré la multiplication des attaques. Selon l'AFP.