Crise au Mali : Plongée inquiétante dans l'instabilité sécuritaire
Au cœur du Mali, la situation sécuritaire atteint de nouveaux sommets d'inquiétude, notamment dans le nord du pays.
Le retrait total de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ce mois-ci crée un vide sécuritaire considérable, laissant le pays d'Afrique de l'Ouest en proie à des turbulences sans précédent.
Les combats font rage entre les forces armées maliennes et les groupes rebelles du Nord. Ces derniers, pointant du doigt les autorités de Bamako dirigées par le colonel Assimi Goïta, accusent une violation des termes de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.
Jeudi dernier, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), regroupant les principaux groupes armés maliens du Nord, a annoncé la perte d'un de ses officiers, le colonel Hassane Ag Fagaga, lors d'intenses frappes de drones dans la région de Kidal.
Des affrontements significatifs ont été signalés dans la région d'Anéfis, au nord de Gao, ainsi qu'à Kidal, où les forces armées maliennes, appuyées par le groupe paramilitaire russe Wagner, tentent de rétablir le contrôle.
Bien que l'armée malienne ait repris la ville de Kidal en octobre dernier, sa présence n'a pas étouffé les tensions. Le CSP-PSD, après son retrait de Kidal en novembre pour des raisons stratégiques, renforce ses positions et prépare une offensive vers le centre du Mali.
Cependant, le CSP-PSD reproche au gouvernement malien de ne pas avoir inclus dans la nouvelle constitution certaines dispositions réglementaires de l'Accord de paix, en particulier la décentralisation. Cette omission aggrave les frictions et contribue au regain de violences.
L'offensive de l'armée malienne au nord du Mali, suite au retrait de la Minusma, a marqué un retour à la case départ. Les hostilités ont repris entre l'armée malienne et les groupes politico-militaires du Nord, illustrant un échec cuisant des efforts de résolution politique.
Aujourd'hui, l'approche militaire des autorités de Bamako semble prévaloir au détriment d'une solution politique alignée sur l'Accord d’Alger. Cette option risquée laisse le champ libre aux groupes terroristes, menaçant la stabilité régionale près de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso.
L'Algérie, soucieuse de préserver la stabilité du Mali, continue de plaider pour une réengagement de toutes les parties dans la mise en œuvre de l'Accord de paix. Les récentes rencontres entre les autorités algériennes et les chefs des mouvements signataires de l'Accord soulignent la nécessité d'une réconciliation nationale pour éviter une escalade fratricide.
La balle est maintenant dans le camp des autorités maliennes. La question cruciale demeure : opteront-elles pour le chemin de la paix ou persisteront-elles dans une spirale de conflit aux conséquences potentiellement dévastatrices pour le Mali et la région ?