Crise au Niger: quelles sont les nouvelles du président Bazoum à la veille de l'ultimatum ?
Le président nigérien, renversé par les putschistes et détenu au palais présidentiel, Mohamed Bazoum, serait privé d’eau et d’électricité, affirment ses proches.
Le compte à rebours a commencé : le 30 juillet, quatre jours après le coup d'État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Cédéao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu'à dimanche soir 5 août, pour le rétablir dans ses fonctions, sous peine d'utiliser «la force».
Plusieurs armées ouest-africaines comme le Sénégal se sont dites prêtes à envoyer des soldats, tout comme la Côte d'Ivoire, selon une source proche de la délégation ivoirienne à Abuja qui n'a pas précisé le nombre éventuel d'hommes mobilisés.
Mais ce samedi Mohamed Bazoum est toujours retenu par les putschistes, et vit cloîtré dans sa résidence présidentielle, surveillé par sa propre garde, en compagnie de sa femme et de son fils.
Dans les colonnes du Washington Post , pour sa première déclaration publique depuis le coup d'État au Niger, il a confié son inquiétude face au risque d'un rebond du terrorisme et d'une région placée «sous influence russe» si le putsch réussissait.
Il se qualifiait, par la même occasion, d’«otage» des putschistes : «J'écris ceci à titre d'otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui essaie de renverser notre démocratie, et je ne suis que l'un des citoyens qui par centaines ont été arbitrairement et illégalement emprisonnés», commence Mohamed Bazoum, dans cette tribune publiée jeudi soir sur le site du quotidien américain.
Depuis le début de sa captivité, on sait peu de choses sur les conditions de cette assignation à résidence. Mohamed Bazoum a reçu tout de même la visite, le 31 juillet, du président du Tchad Mahamat Idriss Deby qui s’est entretenu avec lui et a posté une photo sur son compte Twitter.
D’après France Info, il aurait toutefois vu ses conditions de vie se durcir, et serait à présent privé d’électricité et même de nourriture : «Selon ses proches, contactés vendredi après-midi, Mohamed Bazoum va bien et refuse catégoriquement de démissionner. Mais ses conditions de vie se sont drastiquement durcies. Toujours selon ses proches, le président Bazoum n'a désormais plus d'électricité et la personne chargée de lui transmettre de la nourriture ne peut, aux dernières nouvelles, plus accéder au palais», écrit le journaliste présent au Niger.
«Entretiens secrets»
Une information également évoquée ce matin au micro de la même radio par l’ambassadrice du Niger en France, qui a ajouté que le président élu n’aurait également plus accès à l’eau potable.
La diplomate L'ambassadrice du Niger en France «rejette» la décision des putschistes de mettre fin à ses fonctions et considère «comme nulle et non avenue» la décision des militaires auteurs du coup d'État qui ont décidé unilatéralement de mettre fin à ses fonctions.
«Durant toute la semaine, Mohamed Bazoum a toutefois continué de s'entretenir avec des proches, qui s'activent secrètement, et avec ses partenaires internationaux», ajoute France Info qui cite notamment un conseiller selon qui le président déchu est en discussion avec les États-Unis, qui sont présents militairement au Niger. Selon LeFigaro.