Destitution de Yoon Suk-yeol : un tournant politique majeur en Corée du Sud
Le 14 décembre 2024, le Parlement sud-coréen a voté en faveur de la destitution du président Yoon Suk-yeol.
Le vote a été largement soutenu, avec 204 députés pour, 85 contre et 3 abstentions.
Cette décision fait suite à une tentative de coup de force militaire menée par le président le 3 décembre, lorsqu’il a imposé la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement pour empêcher les députés de se réunir.
Ce geste a été perçu comme une violation grave de la Constitution et a suscité l’indignation de nombreux Sud-Coréens. En conséquence, environ 80 % de la population a exprimé son soutien à la destitution du président.
La procédure de destitution n’est cependant pas encore définitive. La Cour constitutionnelle de Corée du Sud a 180 jours pour valider ou annuler la décision du Parlement.
Actuellement, en l'absence de trois juges sur neuf, de nouveaux membres doivent être nommés avant que la Cour puisse rendre son verdict. En attendant, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l'intérim de la présidence.
Cette destitution pourrait marquer un tournant dans la politique sud-coréenne, car Yoon Suk-yeol, s’il est effectivement destitué, deviendrait le deuxième président de l’histoire du pays à être démis de ses fonctions après Park Geun-hye en 2017.
Cependant, un précédent en 2004 montre que la décision parlementaire peut être invalidée par la Cour constitutionnelle, comme ce fut le cas pour l'ex-président Roh Moo-hyun.
Le pays traverse donc une période de grande incertitude politique.