Diplomatie franco-algérienne : la visite du président Tebboune en suspens, les tensions s'accentuent
La visite annoncée du président algérien Tebboune en France, initialement prévue pour début mai avant d'être reportée à juin, reste en suspens en raison de ce que le ministre algérien des Affaires étrangères qualifie de "conditions inopportunes".
Les préparatifs de cette visite cruciale sont étroitement liés à la résolution de cinq dossiers épineux entre Alger et Paris.
Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, a souligné que "les conditions de cette visite ne sont pas idéales". Les cinq dossiers en question incluent des questions sensibles telles que la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien, et la restitution de l'épée et du burnous de l'émir Abdelkader.
Le contentieux des essais nucléaires français occupe une place prépondérante dans les négociations. Ahmed Attaf a souligné que l'Algérie exige une "reconnaissance des dommages causés" ainsi que des "indemnisations" pour les 17 essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1966 dans les sites de Reggane et d'In Ekker, au Sahara algérien. Des documents déclassifiés en 2013 ont mis en lumière d'importantes retombées radioactives, s'étendant de l'Afrique de l'Ouest au sud de l'Europe.
Le ministre a confirmé que des désaccords persistent sur ces dossiers cruciaux, mais a souligné la poursuite des négociations entre les responsables des deux pays en vue de préparer la visite d'État. Il a insisté sur le caractère non touristique de cette visite, rappelant les déclarations antérieures du président Tebboune selon lesquelles elle dépendait du "programme" de l'Élysée.
Initialement programmée en mai, la visite avait été reportée à juin par crainte de manifestations pendant les protestations du 1er mai contre la réforme controversée des retraites en France. Cette visite, censée marquer un tournant positif dans les relations bilatérales après plusieurs crises diplomatiques, reste néanmoins en suspens, alimentant les tensions diplomatiques entre l'Algérie et la France.