L'épisiotomie est-elle interdite en France ?
Une épisiotomie est une incision, pratiquée au cours d’un accouchement, dans la région localisée entre le vagin et l’anus, effectuée par la sage-femme ou le gynécologue obstétricien.
Souvent utilisée dans les décennies précédentes, sa pratique est aujourd’hui remise en question dans le cadre du débat sur les violences obstétricales.
Par définition, l'épisiotomie est une petite incision pratiquée dans la zone du périnée pendant l'accouchement. L’épisiotomie est censée faciliter l’extraction du bébé en élargissant l'ouverture du vagin et en évitant la déchirure du périnée. Pendant longtemps, les gynécologues obstétriciens ont estimé préférable de pratiquer une épisiotomie plutôt que de devoir soigner une déchirure du périnée. Des études récentes (1) remettent en cause la pertinence de l’épisiotomie. Jusqu’à l’interdire en France ?
Épisiotomie : est-elle interdite en France ?
Non, l'épisiotomie n’est pas interdite en France. Toutefois, le recours à cet acte a baissé à la suite des recommandations du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), qui invitent à limiter sa pratique à 30 % des accouchements. De plus, la loi de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé impose au personnel soignant d’informer les patients avant la pratique de tout acte médical. Or, dans le domaine de l’obstétrique, il semblerait que le recueillement du consentement des femmes pendant l’accouchement soit largement négligé. Une étude du CIANE(2) en 2013 révélait que 85 % des épisiotomies étaient effectuées sans que le personnel ne demande le consentement de la femme. Ce chiffre n’avait pas évolué entre 2005 et 2012, selon Ça m'intéresse.
Épisiotomie : quand est-elle indispensable ?
Les épisiotomies sont moins nombreuses aujourd’hui. Toutefois, dans certaines circonstances, le gynécologue obstétricien, ou la sage-femme, estime qu’elle est indispensable. C’est le cas si le bébé présente une détresse cardiaque, si la mère est épuisée, déshydratée, si elle ne parvient plus à pousser ou si elle ne maîtrise plus la poussée. L’épisiotomie est autorisée en France s’il est nécessaire d’utiliser les forceps, les spatules ou la ventouse pour extraire bébé, afin d’élargir le vagin et passer les instruments. L’épisiotomie est aussi effectuée en cas de présentation du bébé par le siège ou si ses épaules sont coincées dans le bassin de la mère.
Puis-je refuser l’épisiotomie ?
Absolument que Oui ! vous pouvez refuser l’épisiotomie. C'est d'ailleurs l'un des points essentiels dans un contrat médical, il faut obligatoirement le consentement du sujet. Selon cette réponse du Pr Bernard Jacquetin, responsable du pôle de Gynéco-obstétrique du CHU Estaing Clermont-Ferrand, révélé par nos confrères du site Allodocteurs, “Oui, vous pouvez refuser puisque dans tout acte médical, il faut avoir l’accord de la jeune future accouchée”. Donc, sans votre accord, il est impossible de pratiquer cette incision. Car, elle peut avoir des conséquences à court terme tout comme sur le long terme.
Quels sont les inconvénients de l’épisiotomie ?
Comme toute chirurgie, il y a des risques. Une épisiotomie peut engendrer des risques d’infections, un véritable risque de déchirure profonde du périnée, risque importante de perte du sang et sur le long terme, des petites douleurs lors des relations vaginales. Normalement, il revient au médecin de préparer psychologiquement la jeune maman à une telle opération et lui révéler les importants désavantages de l’épisiotomie.