Menace d'éruption du volcan Fagradalsfjall en Islande : État d'urgence déclaré à Grindavik
En Islande, l'activité sismique du volcan Fagradalsfjall suscite une vive inquiétude, menaçant la ville de Grindavik, située à 40 km au sud-ouest de Reykjavik.
L'île a décrété l'état d'urgence suite à l'apparition d'une crevasse d'un mètre de profondeur au cours du week-end.
Depuis une vingtaine de jours, des milliers de secousses ont été enregistrées sous la péninsule de Reykjanes, ainsi qu'un gonflement du sol, laissant craindre une éruption volcanique imminente. Ces derniers jours, une fissure emplie de magma en progression vers la surface a été repérée à Grindavik. En cas d'éruption, celle-ci pourrait très probablement se produire le long de cette fracture s'étendant du nord-ouest au sud-est.
Les habitants de Grindavik ont rapporté avoir été évacués dès les premières heures de samedi, témoignant du tremblement du sol, de fissures sur les routes, et de dommages structurels aux bâtiments. La majorité des 3 800 habitants ont trouvé refuge chez des proches, seules 50 à 70 personnes étant hébergées dans des centres d'évacuation, selon les autorités.
Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue et professeur à l'Université Paris-Saclay, a qualifié l'éruption de « hautement probable », évoquant trois scénarios possibles. Il explique que si l'éruption se produit au nord-est, cela serait similaire aux éruptions des trois dernières années, sans perturber les zones inhabitées. Rapport RFI.
En cas d'éruption à Grindavik, ville évacuée, des dégâts matériels importants sont anticipés. Enfin, une éruption hydromagmatique avec des projections de cendres et peut-être la formation d'une petite île est envisageable, selon l'expert.
La péninsule de Reykjanes, inactive depuis 800 ans, a connu trois éruptions en trois ans depuis 2021, chacune durant quelques semaines dans une région inhabitée. Si une nouvelle éruption se produit, ce serait la quatrième dans cette péninsule désormais habituée à l'activité volcanique, et le magma semble se déplacer plus rapidement cette fois-ci, suscitant des inquiétudes parmi les vulcanologues. « Nous sommes dans une situation de grande incertitude », a déclaré Matthew James Roberts, directeur de la division des services et de la recherche de l'Office météorologique islandais.