Escalade militaire : Israël prépare une offensive terrestre contre le Liban
Alors que les tensions avec le Hezbollah continuent de s'intensifier, Israël semble se diriger vers une potentielle offensive terrestre au Liban.
Le général Ori Gordin, commandant du front nord de l'armée israélienne, a annoncé l'entrée dans une nouvelle phase de l'opération militaire baptisée “Northern Arrows”. Cette opération vise à affaiblir les capacités militaires du Hezbollah et pourrait marquer le début d'une nouvelle intervention terrestre, rappelant les précédents conflits sanglants entre les deux pays.
Le général Gordin a récemment visité les troupes israéliennes stationnées à la frontière nord, soulignant la nécessité de préparer une éventuelle invasion terrestre pour modifier l'équilibre sécuritaire. Il a déclaré que l'armée israélienne avait déjà porté des coups significatifs aux capacités de feu du Hezbollah et frappé plusieurs de ses commandants. Toutefois, il a insisté sur la préparation de manœuvres terrestres supplémentaires pour consolider ces gains.
Cette annonce laisse présager une escalade majeure, ravivant les souvenirs des précédentes interventions israéliennes au Liban, notamment l’invasion de 1982 et le conflit de 2006, qui ont tous deux entraîné d'importantes pertes humaines et déplacé des milliers de personnes.
L'histoire des opérations terrestres israéliennes au Liban est marquée par de lourdes pertes humaines. L'invasion de 1982, "Opération Paix en Galilée", a fait près de 20 000 morts libanais, principalement des civils, tandis que 650 soldats israéliens ont péri. Le conflit de 2006, en 34 jours, a causé la mort de plus de 1 200 Libanais et de 160 Israéliens.
Depuis le début des bombardements en octobre 2023, le bilan continue de s’alourdir. Plus de 550 civils libanais ont été tués en seulement 24 heures lors des dernières frappes israéliennes, et des centaines de blessés sont signalés dans le sud du Liban et la banlieue de Beyrouth. De son côté, Israël fait face à des attaques quotidiennes de roquettes du Hezbollah, causant des dizaines de morts.
Depuis la fin du conflit de 2006, le Hezbollah s’est considérablement renforcé, consolidant ses positions dans le sud du Liban et perfectionnant ses tactiques militaires grâce à son expérience en Syrie. Le groupe chiite a mis en place des réseaux de tunnels et dispose désormais d’un arsenal de roquettes sophistiquées capables d'atteindre l'intérieur d'Israël.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a plusieurs fois mis en garde Israël contre une invasion terrestre, promettant une résistance farouche. Le groupe a démontré sa capacité à infliger des pertes significatives aux forces israéliennes lors du conflit de 2006, notamment lors de la bataille de Bint Jbeil, où des dizaines de soldats israéliens ont été tués.
Israël a menacé d’établir une zone de sécurité dans le sud du Liban, une stratégie utilisée entre 1985 et 2000 pour se protéger des attaques du Hezbollah. Cette occupation avait coûté la vie à 1 200 soldats israéliens et des milliers de Libanais, notamment des civils.
Ces menaces, réitérées aujourd'hui, ravivent les souvenirs douloureux des années d’occupation israélienne, lorsque le sud du Liban était transformé en champ de bataille. Le Hezbollah avait alors infligé de lourdes pertes à l’armée israélienne, ce qui avait conduit au retrait d'Israël en 2000.
L’intensification des frappes israéliennes a exacerbé la crise humanitaire au Liban, avec environ 500 000 personnes déplacées. Les infrastructures libanaises, déjà fragilisées par la crise économique et les précédents conflits, peinent à répondre aux besoins des civils. Les hôpitaux sont débordés et manquent de fournitures médicales.
Les appels internationaux à un cessez-le-feu se multiplient, mais la violence continue, sans signe d'apaisement.
Avec l’annonce de l’“Opération Northern Arrows”, une offensive terrestre israélienne au Liban semble de plus en plus probable. Toutefois, les précédents conflits montrent que ce type de manœuvre peut se révéler coûteux pour Israël, tant en termes de pertes humaines que de risques politiques. Le Hezbollah, avec son arsenal accru et son soutien de l'Iran, demeure un adversaire redoutable.
Israël pourrait se retrouver dans un conflit prolongé et difficile, tandis que la situation humanitaire au Liban continue de se détériorer. La communauté internationale, bien que préoccupée par l’escalade, semble pour l'instant impuissante à freiner la spirale de violence.