Fonds Marianne en France : perquisitions aux domiciles de Mohamed Sifaoui et du préfet Christian Gravel
Le journaliste Mohamed Sifaoui, co-responsable de la principale association bénéficiaire du fonds, était attendu ce mardi matin pour la Commission d'enquête du Sénat.
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L'enquête judiciaire visant la gestion controversée du fonds Marianne de lutte contre le «séparatisme» est venue percuter les travaux de la commission d'enquête du Sénat avec des perquisitions mardi 13 juin aux domiciles de plusieurs protagonistes-clés du dossier, notamment le journaliste Mohamed Sifaoui et le préfet Christian Gravel, selon Le Figaro.
Mohamed Sifaoui, co-responsable de la principale association bénéficiaire du fonds, était attendu mardi à neuf heures devant les sénateurs mais coup de théâtre à l'ouverture des débats : «il s'avère, que depuis six heures du matin, une perquisition est en cours à son domicile», l'empêchant de pouvoir honorer ce rendez-vous, a déclaré Claude Raynal, président de cette commission d'enquête, en lisant un message de l'avocat du journaliste.
Audition devant les sénateurs reportée
Des sources judiciaire et proches du dossier ont confirmé cette perquisition et celle du domicile de l'autre responsable de l'association, Cyril Karunagaran. Mohamed Sifaoui et Cyril Karunagaran étaient les deux porteurs du projet de l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), association lauréate qui a reçu la plus grosse somme de ce fonds (355.000 euros). Le siège parisien de cette association était lui aussi visé par une perquisition, selon une source proche du dossier à l'AFP.
La perquisition au domicile de Mohamed Sifaoui s'est achevée vers midi. Il est convoqué mercredi devant les enquêteurs financiers de l'OCLCIFF pour une audition libre, a indiqué son avocat Me Bernard Benaiem, confirmant une information de M6.
«Il est important qu'il puisse être auditionné rapidement et démontrer comme il l'a toujours dit qu'il n'avait rien à se reprocher dans cette affaire», a ajouté Me Benaiem, rappelant «le combat contre l'islam politique depuis trente ans» de son client. Son audition devant les sénateurs a été reportée au lendemain, jeudi. La commission d'enquête sénatoriale entend depuis la mi-mai plusieurs protagonistes de cette affaire.
Une perquisition a également eu lieu au domicile de Christian Gravel, l'ancien patron démissionnaire de la structure gestionnaire du Fonds Marianne au ministère de l'Intérieur, selon des sources judiciaire et proches du dossier. Enfin selon ces mêmes sources, une autre a eu lieu au domicile d'Ahlam Menouni, la présidente de Reconstruire le Commun, deuxième association lauréate (330.000 euros).
Ces perquisitions interviennent dans l'enquête menée par un juge d'instruction et ouverte le 4 mai «des chefs de détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d'intérêts relative à la gestion du fonds Marianne», a précisé la source judiciaire à l'AFP.