France : ce que l'on sait sur l'homme qui a blessé un policier dans une cité bordelaise?
Quarante jours d’ITT ont été prescrits à un policier, victime d’une fracture à un genou lors d’une intervention dans la cité des Aubiers à Bordeaux, mardi. Il a porté plainte.
Ils circulaient à bord d’une voiture volée, repérée la veille par la police nationale de Bordeaux, quand un équipage a tenté de les contrôler aux abords de la cité des Aubiers, mardi, rapporte Le Figar.
Une opération qui a rapidement tourné au drame. Refusant d'obtempérer, le conducteur de l'automobile dotée de fausses plaques d'immatriculation, a fini par percuter une voiture de police.
Puis, lui et ses deux passagers ont violemment résisté au contrôle, s’en prenant physiquement aux policiers, tandis qu’un groupe d’individus de la cité prenait également les forces de l’ordre à partie en leur jetant des projectiles.
L’équipage de police a dû user de bombes lacrymogènes et d’une grenade de désencerclement pour se dégager.
Des faits qui portent à 151 le nombre de refus d’obtempérer recensés en Gironde depuis le 1er janvier. Un chiffre qui s'établissait à 148 faits pour la même période l'an passé et qui a atteint 238 au terme de l’année 2023.
En France, ce sont 25.700 refus d’obtempérer dont 4900 dits «aggravés» qui sont subis par les forces de l’ordre chaque année, à l’image de celui ayant conduit au décès de l’adjudant Éric Comyn à Mougins lundi.
Stupéfiants
Âgé d’une quarantaine d’années selon les sources du Figaro, le policier qui tentait de contrôler le conducteur s’est fracturé un genou tandis que ce dernier se débattait violemment.
Quarante jours d’ITT lui ont été prescrits par le Centre d’accueil en urgence des victimes d’agression (Cauva). Il a déposé plainte contre son agresseur, qui est parvenu à prendre la fuite tandis qu’il était à terre.
Les deux jeunes passagers de la voiture, eux, ont été placés en garde à vue. Ils ont également tenté de se débattre avant d’être interpellés pour rébellion, outrage à agents, détention et vente de stupéfiants.
La voiture qui les transportait contenait en effet 750 grammes de cannabis en résine et en herbe, ainsi que 12 grammes de cocaïne. Le conducteur, en cavale, est toujours activement recherché par les forces de sécurité intérieure.
«La peur doit changer de camp»
«Encore des jeunes délinquants connus des services et multirécidivistes, encore un policier blessé après un refus d’obtempérer. Ces délits cachent des affaires plus graves, en l’occurrence des stupéfiants dans une voiture volée. Il faut que la peur change de camp», a réagi auprès du Figaro Bruno Vincendon, délégué du syndicat national Alternative police/CFDT en Nouvelle-Aquitaine.
Le policier, qui constate «un refus de l’autorité et une délinquance de plus en plus dure», évoque «un sentiment d’impunité» chez les délinquants qui «savent que, derrière ces faits, la justice n’est pas assez ferme».
Un écueil également dénoncé par la veuve du gendarme décédé à Mougins lundi, qui a déclaré : «Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.» Loin de revendiquer «une politique du tout carcéral», Bruno Vincendon en appelle donc à des réponses judiciaires «plus fermes» afin que les forces de l’ordre cessent de «travailler avec la peur au ventre de la tourmente médiatique et judiciaire qui les attend s’ils doivent ouvrir le feu pour protéger leurs vies».