La France invite ses ressortissants à quitter le Liban "dès que possible"
Le ministère des Affaires étrangères demande aux ressortissants français de ne pas rester au Liban, alors que cette nuit encore le Hezbollah a affirmé avoir lancé "des dizaines" de roquettes sur Israël.
Le ministère des Affaires étrangères a invité, dans un communiqué publié ce dimanche 4 août les ressortissants français "à prendre leurs dispositions maintenant pour quitter le Liban dès que possible".
"Face aux risques d’escalade militaire au Proche-Orient, il est instamment demandé aux ressortissants français de ne pas se rendre au Liban."
"Sur place, les ressortissants français sont appelés à la plus grande vigilance", conclut le communiqué.
Les craintes d'une escalade militaire s'amplifient
Les inquiétudes face à une escalade militaire au Moyen-Orient s'amplifient après la multiplication des menaces de l'Iran et de ses alliés contre Israël.
L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de la mort mercredi du chef du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. Son assassinat est survenu quelques heures après une frappe revendiquée par Israël qui a tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth.
Israël n'a pas commenté l'assassinat de Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a provoqué une riposte dévastatrice de l'armée israélienne à Gaza.
Les dirigeants iraniens ainsi que les mouvements islamistes libanais Hezbollah et palestinien Hamas ont juré de venger la mort de Haniyeh et Chokr, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, menaçant Israël d'un "châtiment sévère".
En face, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif", selon BFMTV.
Au vu de "la possibilité d'une escalade régionale par l'Iran et ses partenaires", les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont annoncé vendredi "modifier (leur) dispositif militaire" pour "améliorer la protection des forces armées des Etats-Unis" et "doper le soutien à la défense d'Israël".
Interrogé par des journalistes dans sa résidence balnéaire du Delaware pour savoir s'il pensait que l'Iran se tiendrait à l'écart, le président américain Joe Biden a répondu: "Je l'espère, je ne sais pas".
De nombreux pays appellent à quitter le Liban
L'ambassade des États-Unis a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban en prenant "n'importe quel billet d'avion disponible".
"(...) Mon message pour les ressortissants britanniques est clair: quittez maintenant" le Liban, a déclaré le chef de la diplomatie David Lammy.
La Suède a aussi annoncé la fermeture de son ambassade à Beyrouth et appelé ses ressortissants à partir. Le Canada a pour sa part appelé ses ressortissants à "éviter tout voyage en Israël en raison du conflit armé régional en cours et de la situation imprévisible en matière de sécurité".
Le secrétaire d'État Antony Blinken a discuté au téléphone avec ses homologues français et britannique. MM. Blinken et Lammy ont réaffirmé la nécessité "d'empêcher la propagation du conflit" de Gaza, selon le département d'État.
La guerre à Gaza a entraîné l'ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les rebelles yéménites houthis qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l'Iran appelle "l'axe de la résistance" face à Israël.
Des "dizaines" de roquettes lancées sur Israël
La représentation de l'Iran auprès de l'ONU a dit s'attendre à ce que le Hezbollah frappe en "profondeur" du territoire israélien, et "ne se limite pas aux cibles militaires", après que le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, a parlé d'une "riposte inéluctable".
Selon les Gardiens de la révolution, armée idéologique d'Iran, Ismaïl Haniyeh a été tué par un "projectile de courte portée" tiré sur le bâtiment où il se trouvait après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien.
"Le régime sioniste recevra certainement la réponse à ce crime au moment et au lieu appropriés", ont-ils averti.
Tel-Aviv et Haïfa "font partie des cibles", a affirmé le quotidien iranien Kayhan. Les Houthis ont eux aussi menacé Israël d'une "riposte militaire".
Entretemps, le cycle de violences quotidiennes se poursuit à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux de ses combattants dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban.
Et samedi soir, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des "dizaines" de roquettes sur le nord d'Israël, en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza et en riposte aux attaques israéliennes sur le sud du Liban.
"La Résistance a ajouté la nouvelle colonie de Beit Hillel (nord) à sa liste de cibles et l'a bombardée pour la première fois avec des dizaines de roquettes", a indiqué le mouvement pro-iranien dans un communiqué.