France : Marion Maréchal rompt officiellement avec Eric Zemmour et soutient des candidats RN
Après une campagne européenne qui s’est achevée dans un climat fratricide, la tête de liste Reconquête lâche son fondateur, mercredi 12 juin, après l’échec la veille des négociations avec son ancienne famille politique.
Marion Maréchal a-t-elle réussi un coup de maître, à savoir un sabotage de l’intérieur façon cheval de Troie du parti d’Eric Zemmour au profit de son ancien clan ?
Difficile à dire tant la saga des déchirements internes à Reconquête au cours de cette campagne des européennes ressemble davantage à des improvisations fortuites motivées par les haines d’un microcosme resserré sur son noyau, qu’à des plans machiavéliques bien ficelés, rapporte Libération.
Mais c’est donc officiel : après le flop des tractations menées mardi 11 juin pour nouer d’éventuelles alliances avec le Rassemblement national dans la perspective des élections législatives anticipées, la nièce de Marine Le Pen appelle malgré tout, ce mercredi, à voter pour les candidats investis ou soutenus par la formation d’extrême droite.
Et charge la responsabilité d’Eric Zemmour, en dénonçant «une triple faute», actant une rupture définitive. «Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche», a-t-elle ainsi justifié dans un communiqué.
Mardi, alors que le patron des Républicains, Eric Ciotti, arrangeait un accord avec le RN, aussitôt contesté par presque tous les cadres de sa formation, Marion Maréchal avait pris acte que Reconquête ne signerait rien cette fois-ci non plus, après un premier échec lors des législatives de 2022.
Partis solos, les zemmouristes n’avaient alors obtenu aucun siège de député à l’Assemblée. Pourquoi se trouvent-ils de nouveau lâchés en rase campagne par le RN ? Les mêmes causes auraient produit les mêmes effets qu’il y a deux ans.