France : Motion de censure contre le gouvernement Bayrou
Ce jeudi, l'Assemblée nationale examinera une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, une première pour ce dernier.
Bien que les chances qu'elle soit adoptée soient minces, cette initiative permet de clarifier la position du Parti Socialiste (PS), qui reste indécis quant à son vote.
En effet, les 66 députés socialistes se réuniront à midi, avant de se prononcer dans l'après-midi sur cette motion déposée par la gauche, incluant leurs alliés du Nouveau Front populaire, LFI, les Écologistes et les communistes. Une nouvelle réunion du PS est prévue ce jeudi pour discuter de cette question.
Le Premier ministre François Bayrou a tenté de séduire le PS avec deux annonces importantes devant le Sénat mercredi.
Il a promis de soumettre un projet de loi au Parlement, même partiel, si les négociations sur les retraites échouent à aboutir à un accord global. Si un compromis partiel est atteint entre les partenaires sociaux, ce dernier sera intégré dans un texte législatif.
Par ailleurs, Bayrou a également annoncé être prêt à renoncer à la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale, une mesure qui faisait partie des revendications des socialistes.
Malgré ces gestes, l'opposition à son gouvernement reste forte. La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé ce qu’elle qualifie de "comédie" et a prédit que François Bayrou pourrait partir rapidement.
Elle a également incité le PS à "revenir à la raison" dans son choix de soutenir ou non la motion de censure. Toutefois, même si le PS choisissait de voter en faveur de la censure, le gouvernement ne risquerait pas de tomber, car le Rassemblement national (RN) a décidé de ne pas s'associer à la démarche.
Du côté des soutiens du gouvernement, la cohésion n’est pas davantage assurée. Le leader des Républicains, Laurent Wauquiez, a exprimé des doutes sur la clarté du projet de Bayrou, malgré des intentions jugées louables.
Au MoDem, le parti du Premier ministre, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu que le discours de Bayrou était parfois perçu comme trop vague, mais a insisté sur l'importance de trouver une méthode.
Cette situation met en lumière les tensions au sein de la majorité et les difficultés du gouvernement à maintenir un consensus solide.