France: Xavier Bertrand en tête, mais le RN menace de censure
Emmanuel Macron a évoqué ce mardi matin la possibilité de nommer Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et figure des Républicains, au poste de Premier ministre.
Cette hypothèse a cependant rencontré une opposition ferme de la part du Rassemblement national (RN), qui menace de recourir à la censure.
Après avoir exploré les options Bernard Cazeneuve et Thierry Beaudet, Emmanuel Macron teste à nouveau la candidature de Xavier Bertrand pour Matignon. Le RN, qui a des relations tendues avec Bertrand, a réagi avec une menace de censure : «Ce serait un manque de respect envers les millions de Français qui se sont exprimés dans les urnes (...). Donc on censure», a déclaré le parti d'extrême droite. Ils reprochent à Bertrand d'avoir souvent critiqué Marine Le Pen et d'être «outrancier et insultant à l’égard du RN».
Eric Ciotti, allié du RN, a également annoncé sur X que ses députés «censureront évidemment» un gouvernement Bertrand. Léon Deffontaines, porte-parole du Parti communiste, et Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du Parti socialiste, ont exprimé leur opposition à une nomination de Bertrand.
Cette réaction pourrait compliquer la stratégie discutée par Emmanuel Macron avec les dirigeants de la droite, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, et Bruno Retailleau, qui ont initialement accepté de ne pas s'opposer à cette option. Cependant, ils ont conditionné leur soutien à deux exigences : que Macron s'assure que la nomination ne soit pas confrontée à une majorité de censure, et qu'il reprenne le pacte législatif proposé par Les Républicains.
Du côté de l'Élysée, les discussions se poursuivent, et le président continue d'explorer les options, incluant Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve. Les échanges avec d'autres groupes politiques sont également en cours, alors que la crise politique persiste depuis près de deux mois.
Parallèlement, l'option Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), semble s'éloigner. Bien qu'elle ait été considérée sérieusement, elle n'a pas suscité un enthousiasme suffisant parmi les acteurs politiques, malgré une certaine bienveillance des partenaires sociaux.
La quête d'un consensus reste donc ouverte, avec la perspective d'une éventuelle nomination d'une personnalité issue de la société civile.